Au lendemain de sa manifestation monstre au centre-ville de Montréal, le mouvement étudiant semble uni derrière l'idée de hausser le ton face au gouvernement Charest.    

Les deux fédérations étudiantes (FECQ au collégial et FEUQ à l'universitaire) ont joint leur voix à la Coalition large de l'ASSÉ (CLASSE), qui avait annoncé cette semaine un durcissement des actions contre le gouvernement Charest.

«C'est une escalade des moyens de pression. On va cibler davantage les libéraux», a fait valoir Martine Desjardins, présidente de la FEUQ. «On va agir. On va mettre de la pression dans les comtés.»

Les fédérations étudiantes, réputées plus modérées que la CLASSE, ne se joindront toutefois pas au plan d'action de cette dernière. Martine Desjardins dit vouloir laisser les occupations de bureau et le blocage de routes à ses collègues de la CLASSE, vantant «la complémentarité» des associations.

«Nous, on veut mettre de la pression sur les députés parce que c'est eux qui vont prendre les décisions», ajoute-t-elle, affirmant que le blocage de bureaux de députés peut se révéler une stratégie fertile.

Pas de négos sans la CLASSE

Par ailleurs, les fédérations étudiantes se sont montrées fermées à l'idée de rencontrer Line Beauchamp sans les représentants de la CLASSE, l'association la plus radicale du mouvement étudiant.

«C'est important que les étudiants restent unis. On a toujours dit que s'il y avait des discussions, il faut que ça se fasse en concertation avec l'ensemble des associations étudiantes», a fait valoir Léo Bureau-Blouin, président de la FECQ. «C'est le message qu'on va continuer de porter.»

Dimanche dernier, dans le cadre de l'émission Tout le monde en parle, Line Beauchamp avait notamment cité la participation du porte-parole de la CLASSE à une action d'éclat dans son bureau pour expliquer son refus de rencontrer les leaders étudiants.

Lors de la dernière grande grève étudiante, en 2005, seules la FECQ et la FEUQ avaient été invitées à la table de négociation gouvernementale. Beaucoup des tensions existant entre les fédérations étudiantes et la CLASSE remontent à ces événements.