Les étudiants qui combattent la hausse des droits de scolarité ont reçu, mardi, l'appui officiel de deux centrales syndicales qui ont des membres dans l'enseignement, la CSQ et la CSN.

Des dirigeants des deux centrales se sont présentés aux côtés du président de la Fédération étudiante collégiale du Québec, Léo Bureau-Blouin, au Collège de Rosemont, à Montréal, pour appuyer la cause.

«La lutte des étudiants, c'est la lutte de tous les citoyens du Québec», a résumé le président de la Centrale des syndicats du Québec, Réjean Parent.

Même si la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, a invité les enseignants à dispenser leurs cours, puisque ce ne sont pas tous les étudiants qui les boycottent, le dirigeant syndical, lui, a livré un tout autre message à ses membres.

Je leur demande «d'être très à l'écoute de leurs étudiants, de ne pas jouer le jeu que le gouvernement veut leur faire jouer. Je trouve que c'est un manque de courage; c'est du couillonnage de la part de la ministre de l'Éducation de mettre de la pression sur les personnels de l'éducation, de leur dire: «présentez-vous» et d'essayer de semer la zizanie ou de créer une attitude conflictuelle entre les personnels et les étudiants», s'est exclamé M. Parent.

«Dans le monde du travail depuis les années 1970, il y a des dispositions anti-briseurs de grève. On s'est assuré de civiliser les conflits. Et elle (la ministre de l'Éducation) est là à s'en prendre au grabuge. Et bien qu'elle ne le crée pas elle-même le grabuge, qu'elle respecte la voix démocratique des étudiants et qu'elle évite d'instrumentaliser les enseignants et le personnel dans les collèges», a tonné M. Parent.

«Le dialogue manqué doit maintenant reprendre» entre le gouvernement Charest et les représentants étudiants, a pour sa part plaidé Denise Boucher, vice-présidente de la CSN.

Le président de la principale centrale syndicale du Québec, la FTQ, Michel Arsenault, était toutefois absent. En entrevue téléphonique, il a expliqué son absence par «une question d'agenda». M. Arsenault se trouve effectivement au Saguenay-Lac Saint-Jean, mardi, dans le cadre d'une tournée des régions et en appui aux 780 travailleurs de Rio Tinto Alcan, syndiqués à la FTQ, qui ont été mis en lock-out par la direction au jour de l'An.

«Nous, on appuie le mouvement étudiant; normalement j'aurais été avec la CSN et la CSQ aujourd'hui», a affirmé M. Arsenault.

Depuis des semaines, des étudiants d'université et de cégep protestent de toutes les manières possibles, notamment par un boycottage de leurs cours, contre la hausse des droits de scolarité annoncée dans le budget Bachand de l'an dernier.

Les droits doivent ainsi être augmentés de 325 $ par année pendant cinq années consécutives, à compter de l'automne prochain. Ils passeront ainsi de 2168 $ en 2011-2012 à 3793 $ en 2016-2017.

Manifestation cet après-midi

Plus tard mardi, vers 13h00, les étudiants seront conviés dans les rues du Quartier international de Montréal pour dénoncer une fois de plus la hausse des frais de scolarité et souligner, selon leurs dirigeants, le caractère international des attaques à l'accessibilité à l'éducation.

Lundi, le mouvement étudiant a donné lieu à un «sit-in» sur la rue Sainte-Catherine Est, forçant le blocage d'une partie du centre-ville de Montréal près de la rue Saint-Denis. Cependant, aucun affrontement avec la police n'a éclaté. À Québec, des accès à des bureaux administratifs de l'Université Laval ont été bloqués.