De 500 à 600 étudiants et élèves en grève ont bloqué mercredi après-midi l'entrée de l'immeuble de Loto-Québec, au centre-ville de Montréal, pour protester contre la hausse des droits de scolarité, avant d'être évincés par la police de Montréal qui a dû user de la force pour les disperser. Cinq manifestants ont été arrêtés et quatre personnes, dont un policier, ont dû être transportées à l'hôpital.

La marche a débuté au square Victoria où les manifestants promettaient une action symbolique. Une fois arrivés devant les bureaux de Loto-Québec, une centaine d'étudiants et élèves sont entrés dans l'immeuble, situé au 500, rue Sherbrooke Ouest, vers midi, bloquant ainsi l'accès aux ascenseurs. Sautant et scandant leurs slogans, ils étaient bruyants, mais n'ont pas causé de dommages.

Ils ont choisi cette tour parce qu'elle est le siège d'une institution qu'on accuse «de prôner la marchandisation de tout, dont l'éducation». Mais surtout, elle abrite les bureaux de la Conférence des recteurs et principaux des universités du Québec (CREPUQ).

Après que les jeunes manifestants eurent occupé un certain temps la tour et les rues avoisinantes, qui ont dû être bloquées, les policiers les ont sommés de quitter les lieux. La plupart ont obtempéré, mais quelques-uns ont résisté de façon plus musclée. Certains ont tenté de bloquer la rue Sherbrooke avec une barrière, et des projectiles auraient été lancés aux agents.

La police a dû user de la force, de ses boucliers et de gaz irritants pour repousser les plus récalcitrants.

Cinq manifestants ont été arrêtés et des accusations seront portées contre eux aujourd'hui au palais de justice de Montréal. D'ailleurs, même si les organisateurs avaient parlé d'une action pacifique, les participants avaient tous reçu le numéro de téléphone d'un avocat, en cas d'arrestation.

Gabriel Nadeau-Dubois, porte-parole de la Coalition large de l'ASSÉ (CLASSE), déplore que les policiers aient usé de violence alors que les manifestants étaient pacifiques. «On a été surpris par la rapidité et la violence de l'intervention de la police. Les gens effectuaient un blocage symbolique de l'édifice qui contient les bureaux de la CREPUQ. Les gens étaient calmes et puis, à un moment donné, les forces policières ont décidé de charger les étudiants», affirme-t-il

Par ailleurs, trois manifestants ont été transportés à l'hôpital. L'un d'eux pourrait perdre l'usage d'un oeil après avoir reçu une «bombe sonore tirée à bout portant», a rapporté la CLASSE.

Un policier a également dû recevoir des soins pour traiter des blessures mineures. Il a été bousculé par des protestataires et a reçu des projectiles.

Les manifestants ont fini par quitter les lieux et ont marché vers l'est de la ville. Pendant un certain temps, les autorités ont cru qu'ils allaient bloquer le pont Jacques-Cartier pour la deuxième fois en moins d'un mois. Les policiers de la Sûreté du Québec se sont regroupés à l'entrée du pont pour tenter d'empêcher les manifestants de l'occuper et d'entraver la circulation durant l'heure de pointe.

Les étudiants et élèves, qui étaient deux fois moins nombreux qu'au début de la manifestation, se sont ensuite rendus au 600, rue Fullum, où se trouvent les bureaux du ministère de l'Éducation. Ils ont repris leur route et la marche s'est finalement terminée à 16h, devant le siège social d'Hydro-Québec sur le boulevard René-Lévesque.