Des rumeurs d'élections circulent. Et les négociations avec les éducatrices sont dans l'impasse. La Presse a profité de l'occasion pour demander aux trois principaux partis ce qu'ils feraient avec le tarif de 7$ par jour en vigueur dans les garderies subventionnées s'ils l'emportaient au prochain scrutin. Un avant-goût intéressant de la campagne électorale.

PLQ: Pour une «indexation progressive»

Le gouvernement Charest avait soulevé un tollé dès son arrivée au pouvoir, en 2003, en faisant passer de 5 à 7$ le tarif quotidien dans les garderies subventionnées. Il avait promis un gel en campagne électorale.

Il maintiendra le tarif à 7$ jusqu'à la fin de son mandat. S'il est réélu, les choses vont changer.

Lors d'un congrès en octobre dernier, les libéraux ont appuyé l'idée d'«amorcer l'indexation progressive de la contribution parentale dans la première année d'un prochain mandat». La hausse serait collée à l'inflation. Notons que le taux d'indexation du régime d'imposition a été fixé à 2,66% pour 2012. Si le tarif en garderie était indexé cette année, il s'élèverait donc à 7,19$ environ.

Toujours selon la proposition adoptée, le PLQ veut «indexer cette contribution par la suite pour l'établir à 20% des coûts réels» d'une place en garderie. Le tarif s'élèverait donc ultimement à 10$ environ.

Cette proposition ne sera pas nécessairement retenue dans la prochaine plateforme électorale, a-t-on dit au cabinet de la ministre de la Famille, Yolande James. Or, au congrès d'octobre, Mme James avait affirmé que cette proposition était «intéressante». Et le ministre des Finances, Raymond Bachand, s'était dit clairement en faveur. Notons que les délégués libéraux avaient rejeté l'idée soumise par l'état-major du parti d'augmenter d'un coup le tarif à 10$.

PQ: Le gel privilégié

Au Parti québécois, «on n'était pas d'accord avec la décision du gouvernement de monter le tarif à 7$. Là, on vit avec», a affirmé la députée d'Iberville, Marie Bouillé.

S'il est porté au pouvoir, le PQ maintiendrait le gel «dans le meilleur des scénarios». Mais si l'état des finances publiques est plus précaire que prévu, le tarif pourrait être indexé. Mais ce serait en tout dernier recours, «si on est vraiment obligé de toucher à ça».

«Les extras qu'on paie dans la construction, il me semble qu'on devrait plus s'attaquer à ça plutôt que de s'attaquer à augmenter le tarif de base pour les services en garderie», a ajouté la porte-parole en matière de famille.

Elle a souligné que selon l'économiste Pierre Fortin, le programme des services de garde à contribution réduite est rentable pour l'État, qui y consacre environ 2 milliards de dollars par année. Pour chaque dollar investi, Québec récupère 1,05$ et Ottawa, 0,44$, estime M. Fortin.

CAQ: Un tarif indexé ou modulé selon le revenu

La Coalition avenir Québec (CAQ) de François Legault s'affaire à rédiger son programme. Mais l'ex-péquiste Daniel Ratthé, député de Blainville, a confié à La Presse que deux avenues sont explorées au sujet du tarif en garderie: un gouvernement caquiste pourrait l'indexer, mais il pourrait également le moduler selon le revenu.

«On veut annoncer nos couleurs avant les élections. La décision n'est pas encore prise. Mais le statu quo, pour moi, ça ne semble pas l'avenue qu'on va privilégier», a-t-il affirmé.

En contrepartie d'une éventuelle hausse tarifaire, un gouvernement caquiste s'assurerait que les garderies subventionnées soient plus accessibles et leurs horaires, plus flexibles.