Il y aura bel et bien grève vendredi dans les 360 Centres de la petite enfance syndiqués à la CSN, à moins d'un déblocage majeur et inattendu dans les négociations.

Les représentants des travailleuses ont confirmé mardi matin la tenue de la journée de débrayage dont l'objectif est de faire débloquer les pourparlers, particulièrement en ce qui concerne les clauses salariales, sujet de discorde depuis deux ans à la table centrale.

Bien que les pourparlers se poursuivent toujours, le président de la CSN, Louis Roy, estime que cela n'est pas suffisant.

«Ça fait deux ans que ces gens-là n'ont pas de convention collective, a indiqué M. Roy. Il y a eu des avis tout l'automne à la ministre (de la Famille, Yolande James) pour dire qu'il faut que ça débloque. La ministre, peut-être avec raison, a dit qu'on allait commencer par régler les affaires au niveau régional, sauf qu'au niveau régional, elle n'a pas d'emprise sur chacune des tables de négociation et il y en a qui se sont traînés les pieds.»

M. Roy a reconnu que des progrès ont été réalisés aux tables régionales, où sont discutées les questions normatives, mais il précise que ces progrès sont inégaux selon les régions.

«Il y a certains reculs qui sont voulus par les patrons dans certaines régions, par exemple sur des questions de participation des éducatrices dans des comités de travail, au niveau de l'organisation du travail, mais il y a aussi des régions où c'est réglé. Il y a des régions où ça ne négocie plus parce qu'ils ont réglé tout le normatif», a-t-il indiqué.

En tout, ce sont quelque 8500 travailleuses qui ne seront pas au travail et la CSN estime que plus de 20 000 familles devront se trouver une solution alternative.

Lundi, 2600 de ces travailleuses dans les régions de Montréal, Laval, de la Montérégie, du Centre-du-Québec et de la Mauricie ont tenu une première journée de grève, démarche qui a été dénoncée par l'Association patronale des CPE (APCPE), selon qui le recours à la grève est prématuré, justement parce que les pourparlers se poursuivent.

«La notion d'une négociation qui va bien, si ça ne tient qu'au fait qu'il y a des rencontres, ce n'est pas ça qu'on veut, a rétorqué Louis Roy. Une négociation qui va bien, pour nous, c'est une négociation qui règle les problèmes les plus difficiles. Évidemment, on commence toujours par régler les problèmes les plus simples. Là, nous sommes rendus dans les points les plus difficiles.»

De son côté, la ministre James a indiqué mardi qu'elle ne ferait aucun commentaire, après avoir reproché la veille au syndicat de prendre les parents en otage, une affirmation que n'accepte pas le président de la CSN.

«Les parents savent depuis longtemps que nous sommes en négociation, a dit M. Roy. Dès le début de janvier nous les avons avisés que si ça ne fonctionnait pas nous irions en grève au mois de février et, la semaine dernière, nous leur avons dit que nous avions un problème et qu'il y avait de fortes chances que, cette semaine, nous soyons en grève. Ils ne sont peut-être pas toujours contents de réaliser que la garderie ou le CPE sera fermé, mais les avis ont été faits et ont été faits correctement.»