Les problèmes de moisissures et de mauvaise qualité de l'air dans des écoles de la Commission scolaire de Montréal alarment la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, qui entend suivre de près la situation partout au Québec.

La qualité de l'air est un nouveau facteur à prendre en compte lorsqu'il est question de santé. La situation que l'on observe à la Commission scolaire de Montréal (CSDM) permettra à tout le réseau scolaire de bénéficier des bonnes pratiques à suivre, estime Mme Beauchamp.

«À partir de ces cas, le ministère de l'Éducation pourra documenter et transmettre à l'ensemble du réseau les meilleures pratiques d'intervention», a indiqué la ministre en entrevue à La Presse.

Cinq écoles touchées

En moins d'un an, cinq écoles de la CSDM ont été touchées par des problèmes importants de moisissures.

Au retour du congé de Noël, l'école Saint-Gérard a été fermée d'urgence parce que des tests ont révélé la présence de moisissures dans presque tous les locaux. Des élèves et du personnel s'étaient d'ailleurs plaints de problèmes de santé. L'école sera fermée pour une période de 18 à 24 mois, le temps de procéder à des travaux majeurs.

L'automne dernier, aussi à cause de moisissures, les élèves et le personnel de l'école Baril ont été relogés à l'école Hochelaga, qu'il a fallu fermer à son tour pour les mêmes raisons. Elle a rouvert ses portes hier, mais il faudra attendre encore plusieurs mois dans le cas de l'école Baril.

Québec n'a toutefois pas l'intention, pour le moment, d'implanter un programme d'inspection et d'analyse de la qualité de l'air dans toutes les écoles. Cette responsabilité incombe aux commissions scolaires, selon la loi, rappelle la ministre.

«La situation vécue sur le territoire de la CSDM est un rappel qu'on doit prendre ses responsabilités légales et s'assurer de la qualité de l'air dans nos bâtiments.»

Mis à part les cas décelés récemment à la CSDM, seulement 10 écoles en 11 ans ont nécessité l'intervention du Ministère, ajoute la ministre.

Le ministère de l'Éducation alloue chaque année un budget aux commissions scolaires pour l'entretien et la réfection de leurs immeubles. Il est de 366,4 millions en 2011-2012.

Compte tenu des divers programmes en place, y compris un financement additionnel pour rattraper le déficit d'entretien des immeubles publics, le budget total frise les 500 millions.

«Cet argent peut notamment servir à des tests de qualité, à l'entretien, au nettoyage des systèmes de ventilation, etc.», déclare Mme Beauchamp.

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Les facteurs de risque

> Infiltration d'eau sous les combles

> Travaux de maçonnerie

> Accumulation d'eau au sous-sol