Québec envisage des accommodements financiers pour donner un coup de pouce aux garderies privées non subventionnées. Des discussions sont en cours à ce sujet, a appris La Presse.

La ministre de la Famille, Yolande James, reste toutefois intraitable. Pas question de modifier le processus d'appels d'offres en cours pour permettre aux garderies privées non subventionnées d'obtenir des places à 7$.

Il n'est pas question de convertir des places existantes, insiste Geneviève Hinse, attachée de presse de la ministre. «La volonté de la ministre reste celle de créer de nouvelles places.»

Des rencontres ont toutefois eu lieu, au cours des dernières semaines, entre des membres de la Coalition des garderies privées non subventionnées du Québec et des représentants des ministères de la Famille et des Finances, confirme Mme Hinse.

«Beaucoup de choses sont discutées actuellement afin de voir comment on pourrait les aider. Il y a des discussions, une ouverture, et l'idée est de voir ce qui est réaliste et ce qui pourrait être fait», ajoute-t-elle.

L'heure n'est pas à l'affrontement, indique de son côté la porte-parole de la Coalition, Prescillia B. Boily. Il s'agit plutôt de trouver des solutions concrètes pour permettre aux garderies de souffler et offrir davantage d'équité aux parents et aux éducatrices.

«Nous sommes là pour des solutions. Il y a des problèmes actuellement, la plupart ne sont pas connus», souligne Mme Boily.

Parmi les problèmes détectés, la Coalition souligne que le calculateur du Ministère pour les versements anticipés de crédits d'impôt est bloqué à 35$ par jour. Pourtant, beaucoup de parents paient plus de 40$ par jour, par enfant. Ils doivent débourser la différence de leurs poches.

Les parents dont les enfants commencent la garderie après le 1er septembre n'ont également pas droit aux remboursements anticipés pour l'année en cours, précise Mme Boily.

«Nous avons présenté plusieurs points, avec la réalité du milieu que nous vivons tous les jours. C'est une réalité dont les CPE et les garderies privées subventionnées ne peuvent témoigner», indique la porte-parole en témoignant d'un grand optimisme quant à l'issue des discussions avec le gouvernement.

Les garderies privées non subventionnées représentent près de 10% des places du réseau des services de garde au Québec. Son exclusion des appels d'offres en cours en vue de l'attribution des 15 000 places à 7$ est tout de même surprenante, déclare Pierre Lefebvre, professeur au département de sciences économiques de l'Université du Québec à Montréal (UQAM).

Il en a même été question lors des travaux du vérificateur général en vue de son récent rapport, qui a sévèrement critiqué le processus d'attribution de 18 000 places en 2008, précise M. Lefebvre qui a agi à titre de consultant externe pour le vérificateur général.

«On compte plus de 20 000 places en garderie privée non subventionnée. Elles suivent toutes les directions du Ministère, mais elles ne sont pas subventionnées, elles n'ont pas le tarif à 7$. On ne comprenait pas», dit-il.