Jusqu'à tout récemment, les Canadiens ne s'entendaient pas pour savoir jusqu'où l'on pouvait aller pour «corriger un enfant». L'article 43 du Code criminel permet aux parents d'employer «une force raisonnable». Dans les années 90 et 2000, les juges de différentes provinces ont ainsi toléré des coups de ceinture à boucle, de bâton, de règle et même de marteau. L'un a accepté qu'une adolescente se retrouve avec des zébrures et des contusions partout sur les cuisses. Un autre, qu'un père jette son fils par terre avec un coup de poing.

En 2003, le Comité des droits de l'enfant des Nations unies (ONU) a pressé le Canada d'imiter une douzaine de pays européens en interdisant toute forme de corrections physiques, la plupart des études montrant qu'elles sont inefficaces et nocives. Un lobby conservateur, Objectif famille Canada, a réagi en affirmant: «Corriger votre enfant amoureusement n'est pas un crime.»

En 2004, la Cour suprême a finalement opté pour un entre-deux. Les parents peuvent employer une «force légère» ayant un effet passager et «insignifiant». Il leur est catégoriquement interdit de frapper sur la tête, d'utiliser un objet ou de corriger un enfant de moins de 2 ans ou un adolescent.