Pour valoriser la profession enseignante, le réseau anglophone du Québec a choisi de bonifier le salaire de ses enseignants en fonction de leur engagement auprès des élèves.

L'initiative pourrait servir d'exemple, espère le directeur général de l'Association des commissions scolaires du Québec, David Birnbaum, en se joignant au débat des dernières semaines concernant l'évaluation des enseignants et la valorisation de la profession.

«Nous en faisons un peu plus pour reconnaître le travail des enseignants», souligne M. Birnbaum.

Les enseignants qui s'engagent auprès des élèves dans des activités parascolaires, du mentorat ou du tutorat après les heures de classe verront leur salaire bonifié jusqu'à 8%.

Il n'est pas question de rémunération au mérite. Il s'agit plutôt d'un programme pour reconnaître et valoriser la contribution de l'enseignant.

Auparavant, un enseignant qui s'engageait auprès des élèves après les heures de classe, que ce soit dans un club de photographie, une chorale ou une équipe sportive, par exemple, devait le faire bénévolement.

Cette initiative contribue à favoriser la réussite scolaire, croit le directeur général.

«Nous voulons miser sur nos enseignants qui sont la porte d'entrée, la clé de tout ce qui a trait à la réussite scolaire. On a vu que la réussite scolaire est souvent liée à des activités parascolaires, surtout pour les garçons.»

Régions éloignées

Le programme de reconnaissance vise aussi le recrutement et la rétention du personnel dans les régions éloignées.

Certains incitatifs sont déjà en place, tant du côté anglophone que francophone, pour inciter les enseignants à s'installer dans certaines régions, notamment dans le nord du Québec, les Îles-de-la-Madeleine et le nord de l'Abitibi.

Les primes venant du programme de reconnaissance s'ajoutent à ce qui est déjà prévu. Les enseignants admissibles pourraient obtenir une bonification salariale allant aussi jusqu'à 8% de leur traitement annuel.

Le programme de bonification résulte des négociations de la dernière convention collective, signée en juin 2010, et s'applique à compter de cette année.

Québec alloue cette année quelque 330 000$ pour ce programme, tandis que l'enveloppe gonflera à 2,3 millions annuellement pour les prochaines années. Si une prime de 8% correspond à quelque 5000$, dans les faits, la bonification pourrait être moindre si les 8000 enseignants du réseau s'en prévalent, souligne Serge Laurendeau, le président de l'Association provinciale des enseignants du Québec, le syndicat du côté anglophone.

Il reconnaît toutefois que ce programme de bonification corrige une iniquité. «Auparavant, la participation aux activités n'était pas reconnue. Dans chaque commission scolaire, chacun agissait comme bon voulait. En échange d'une activité, un enseignant pouvait avoir un après-midi de congé», illustre M. Laurendeau.

Il n'existe pas de primes de la sorte du côté francophone, reconnaissant l'implication auprès des élèves.

«De notre côté, les activités parascolaires sont incluses dans la tâche, explique Bruno-Pierre Cyr, responsable des communications au sein de la Fédération des syndicats de l'enseignement.