«Il y a beaucoup de vétusté dans nos écoles», affirme la présidente de la Fédération québécoise des directions d'établissement d'enseignement (FQDE), Chantal Longpré.

Les directions d'école reçoivent des commissions scolaires une enveloppe globale pour divers services, notamment pour l'entretien et le nettoyage quotidien des écoles.

«La direction doit faire des choix. Comme il s'agit d'un budget global, nous devons parfois réduire le nombre d'heures de conciergerie pour donner plutôt des services aux élèves, explique Mme Longpré. Je n'ai pas de budget pour les gros travaux d'entretien dans mon école.»

Pour les travaux d'entretien et de réfection, le Ministère alloue les budgets aux commissions scolaires, qui gèrent les travaux majeurs. Elles reçoivent les requêtes des écoles et doivent déterminer lesquelles sont les plus urgentes. Un long processus mène ensuite à l'approbation des projets, aux soumissions et à la réalisation des travaux.

«Comme la bureaucratie est lente, l'école devient de plus en plus vétuste», déplore Mme Longpré.

Les commissions scolaires gèrent des centaines de requêtes urgentes qui doivent aussi être approuvées par le ministère de l'Éducation, réplique la présidente de la Fédération des commissions scolaires du Québec, Josée Bouchard. Elles tiennent un registre de l'état de leurs bâtiments. «Imaginez si les quelque 3000 écoles de la province devaient s'occuper de tout cela elles-mêmes chaque année», lance-t-elle.

Certaines écoles attendent leur tour très longtemps, reconnaît Mme Bouchard - des mois et des années pendant lesquels la situation empire.

«Il faut aussi être réaliste. Si ce n'est pas fait, c'est qu'il y a d'autres urgences, d'autres priorités. Dans les territoires très urbanisés, où il y a beaucoup de bâtiments, le tour de chacun est plus long à venir», souligne-t-elle.

Elle affirme cependant que Québec a accéléré la cadence de ses investissements dans les dernières années. «À force de faire la démonstration qu'il fallait agir, que les fenêtres et l'état des toitures étaient devenus problématiques, le gouvernement a dégagé des sommes supplémentaires pour qu'on puisse accélérer cette action», dit Mme Bouchard, qui reconnaît toutefois que ce n'est pas suffisant.

«Étant donné que tout a été bâti en même temps, dans les années 60, les bâtiments ont tous vieilli en même temps, et les urgences arrivent en même temps.»

Le ministère de l'Éducation a versé 500 millions l'an dernier aux commissions scolaires pour l'entretien et la réfection des écoles.

Elles ont également reçu 87 millions pour l'achat ou le remplacement de matériel dans les classes ainsi que l'appareillage ou l'outillage dans les centres de formation professionnelle.

«Ces budgets sont indexés chaque année et sont répartis en fonction de la dimension du parc immobilier de la commission scolaire pour les budgets de réparation et en fonction du nombre d'élèves», explique la

responsable des communications au Ministère, Esther Chouinard.