La proportion d'étudiants étrangers a bondi de 40% dans les universités québécoises au cours des dernières années.

Au moment où les cours débutent officiellement dans plusieurs universités aujourd'hui, on se rend compte que le visage des campus change considérablement.

La présence d'étudiants chinois, entre autres, s'est accrue de 161% entre 2001 et 2009, révèlent des données compilées par la Conférence des recteurs et des principaux des universités du Québec (CREPUQ).

Les étudiants français, suivis de ceux des États-Unis, arrivent toutefois loin en tête. Une entente entre la France et le Québec, conclue il y a une quinzaine d'années, permet en effet aux étudiants français d'acquitter les mêmes droits de scolarité que les Québécois, au lieu des quelque 15 000$ par session généralement exigés aux étrangers.

«Pour nous, c'est un axe prioritaire que d'aller chercher des étudiants internationaux», explique Michèle Glemaud, directrice du recrutement et de l'admission à l'Université de Montréal.

Une entente particulière existe même entre l'Université de Montréal, Polytechnique et la Chine afin d'accueillir davantage d'étudiants au doctorat, particulièrement dans le secteur des sciences.

La majorité des étudiants étrangers sont inscrits dans des programmes de premiers cycles. Un nombre croissant s'inscrit toutefois aux programmes de cycles supérieurs, particulièrement à l'Université de Montréal.

Les universités n'ont pas le choix de faire davantage de recrutement et d'élargir leurs horizons. Les cégeps s'attendent à connaître une baisse de leur clientèle au cours des prochaines années. Une situation qui se répercutera ensuite dans les universités.

«C'est aussi dans une logique de saine gestion que nous faisons du recrutement international», reconnaît d'ailleurs Mme Glemaud.

Lindsay Wilmot, chef de liaison outremer et Québec à l'Université McGill approuve. «C'est certain que nous voulons remplir nos groupes», dit-elle.

Au-delà d'un souci économique, c'est aussi un atout pour les étudiants québécois que de fréquenter une université ouverte sur le monde. «C'est une expérience enrichissante pour eux que de côtoyer des étudiants étrangers», précise Mme Wilmot en rappelant que l'Université McGill a développé une stratégie en ce sens il y a plusieurs années déjà. Près de 20% de sa clientèle provient d'ailleurs de l'extérieur du Canada.

Au cours des dernières années, c'est toutefois l'Université Concordia qui a enregistré la plus forte hausse. Elle est passée de 1923 étudiants étrangers à l'automne 2001 à 3721 à la rentrée 2009, soit un bond de 93%, indiquent les données de la CREPUQ.

L'université s'est même mise au goût du jour pour répondre aux nombreuses demandes d'informations provenant d'outre-mer. «Nous utilisons de plus en plus les réseaux sociaux et Twitter, déclare la registraire, Laura Stanbra. Nous avons commencé l'an dernier et ça fonctionne très bien. Nous avons deux personnes qui ne font que cela.»

Plusieurs marchés sont en émergence. Les universités anglophones s'intéressent beaucoup à l'Inde et au Liban. Les universités francophones se tournent vers plusieurs pays francophones de l'Afrique et du Maghreb.

Pour l'ensemble des universités québécoises, le Brésil et le Mexique s'avèrent également des avenues parmi les plus prometteuses.

Le recrutement est un travail de longue haleine. «Le recrutement ne devient efficace qu'au bout de quelques années. Ça prend au moins trois ans pour créer une masse critique et obtenir des résultats», mentionne Françoise Braun, directrice par intérim du bureau du recrutement à l'UQAM.