Près de la moitié des enfants qui souffrent d'un handicap ou de difficultés d'apprentissage doivent attendre plus de six mois avant que leur école ou leur commission scolaire ne leur fournisse les services d'un professionnel, selon les résultats d'un sondage CROP dévoilés hier.

Le sondage, mené en ligne auprès de 1000 répondants, adultes inscrits à l'école ou parents d'enfants d'âge scolaire, a été commandé par la Fédération des professionnels de l'éducation de la Centrale des syndicats du Québec (FPPE-CSQ).

Il démontre l'ampleur des besoins en terme de professionnels, avec près du tiers (31%) des parents qui affirment avoir un enfant souffrant d'un handicap ou de difficultés d'apprentissage ou d'adaptation.

Quatre-vingt-quatre pour cent de ces parents disent que leur enfant a besoin de l'aide d'un orthopédagogue, conseiller en orientation ou en formation scolaire, psychologue, conseiller en rééducation, psychoéducateur ou agent de réadaptation.

Lorsqu'ils obtiennent ces services du réseau public, c'est souvent au terme d'une attente de plusieurs mois. Dans 47% des cas, les délais ont été de six mois et plus pour obtenir les services d'un professionnel à travers l'école ou la commission scolaire. Des mois au cours duquel l'enfant devait être laissé à lui-même ou référé au privé.

Les sondeurs de CROP remarquent d'ailleurs que la grande région de Montréal est surreprésentée pour ce qui est des longs délais d'attente.

Chez ceux qui n'ont pas obtenu d'aide professionnelle, la majorité des parents affirme que c'est parce que le service n'était pas offert à l'école et qu'ils n'avaient pas d'argent pour une consultation au privé.

«Dans au moins 37% des cas, l'école n'offre pas les services dont ces enfants ont besoin, ce qui oblige les parents à débourser des sommes exorbitantes pour consulter dans le secteur privé», déplore Jean Falardeau, président de la Fédération des professionnels de l'éducation.

«Si un élève ne reçoit pas l'aide professionnelle dont il a besoin, il est évident que les problèmes dont il souffre s'aggravent mois après mois, année après année, rendant d'autant plus difficile sa réussite scolaire. Plusieurs finissent par se décourager, détester l'école et prendre la voie du décrochage, un échec personnel dont ils paieront le coût toute leur vie, mais également un échec pour notre société qui n'est pas sans conséquence», a ajouté M. Falardeau dans un communiqué émis vendredi.

La CSQ réclame depuis longtemps de Québec une augmentation des services d'aide professionnels dans les écoles.