Le Conseil supérieur de l'Éducation estime que Québec fait fausse route en voulant éliminer le cours obligatoire Projet intégrateur du cursus de cinquième secondaire.

Dans un avis diffusé hier, le Conseil demande au ministère de l'Éducation de faire preuve de «réalisme pédagogique» et de laisser le temps aux enseignants d'apprivoiser ce cours, qui n'est entré dans les classes de cinquième secondaire qu'en 2009.

Dans le cours Projet intégrateur, chaque élève doit réaliser un projet en utilisant toutes les connaissances et compétences acquises au cours de son parcours scolaire. «Par exemple, un élève peut décider de comprendre comment fonctionne son scooter et décider de démonter et de remonter le moteur. Un élève a déjà réalisé un album de famille dans le cadre du 25e anniversaire de mariage de ses parents. Des élèves en sports-étude peuvent organiser un tournoi sportif», illustre la présidente du Conseil supérieur de l'éducation, Nicole Boutin.

Un enseignant suit chaque élève individuellement dans la préparation de son projet. N'importe quel enseignant, qu'il soit spécialisé en français, en sciences ou en éthique et culture religieuse, peut donner ce cours.

Le cours Projet intégrateur a été implanté dans les classes de cinquième secondaire en 2009, dans le cadre de la réforme de l'éducation. Depuis, il a fait l'objet de nombreuses critiques, au premier chef en raison de la complexité de l'organisation scolaire.

Mais selon le Conseil supérieur de l'éducation, la majorité des enseignants reconnaissent que le cours «permet de donner un sens aux apprentissages des élèves et propose une réponse aux éternelles questions "les études, qu'est-ce que ça donne?" et "ça va me servir à quoi, si j'apprends ça?"»

Mais devant la controverse, le ministère de l'Éducation a décidé en juin de rendre le cours optionnel. Il s'agit d'une erreur, selon le Conseil supérieur de l'éducation. «En 2009, les enseignants de cinquième secondaire ont dû se familiariser avec de nouveaux cursus dans leur matière, en plus d'apprivoiser le cours Projet intégrateur, explique Mme Boutin. C'est beaucoup. Il faut leur laisser le temps. Il y a beaucoup de questions, actuellement, et c'est normal, mais rien n'est insurmontable.»

Au ministère de l'Éducation, on a dit hier vouloir prendre le temps de lire le rapport avant de le commenter.