L'ex-recteur de l'Université du Québec à Montréal Roch Denis ne sera finalement pas poursuivi pour sa gestion du dossier de l'îlot Voyageur. Le Directeur des poursuites criminelles et pénales a écarté l'idée de déposer des accusations pour le fiasco financier tandis que l'UQAM a, de son côté, abandonné l'idée de le poursuivre au civil.

L'institution universitaire avait plongé dans une impasse financière en raison des importants dépassements de coûts du projet immobilier de l'îlot Voyageur et avait dû l'abandonner en plein chantier en 2006. Le fiasco avait forcé le gouvernement à allonger 380 millions pour sortir l'UQAM du pétrin.

Le vérificateur général du Québec a déposé, en juin 2008, un rapport dévastateur sur la gestion des projets immobiliers de l'institution, levant le voile sur de nombreuses décisions maladroites. Le rapport était particulièrement cinglant envers Roch Denis et deux autres hauts dirigeants, Mauro Malservisi, ancien vice-recteur, et Nicolas Buono, ex-directeur des immobilisations.

Troublé par ses découvertes, le vérificateur a même transmis son rapport au Directeur des poursuites criminelles et pénales. Une enquête de la Sûreté du Québec a également été ouverte. Mais aucune accusation ne sera finalement portée contre l'ex-recteur qui avait démissionné dans la foulée du scandale. «Un procureur a analysé le rapport d'enquête et en est arrivé à la conclusion qu'il n'y avait pas de preuve d'acte criminel dans la gestion du dossier. Pour nous, le dossier est clos», a indiqué Martine Bérubé, porte-parole du Directeur des poursuites criminelles et pénales. La décision d'abandonner les poursuites a été prise le 18 novembre 2010, mais était passée inaperçue jusqu'à présent.

Cinq ans après l'arrêt des travaux, l'UQAM, qui avait initialement envisagé de poursuivre au civil son ex-recteur, n'a toujours pas saisi les tribunaux de l'affaire. «Ce n'est plus d'actualité», a simplement indiqué hier une porte-parole, Maude Béland. En fait, une poursuite au civil est désormais impossible puisqu'il existe une prescription de trois ans pour intenter un tel recours.