Surprise pour bien des parents: la façon d'évaluer le français au primaire a été modifiée au cours de l'année, ce qui pourrait entraîner une révision de la note obtenue par les élèves dans les deux premiers bulletins de l'année.

À quelques semaines de la fin des classes, les élèves des écoles primaires de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) sont revenus à la maison avec une lettre expliquant aux parents que la valeur accordée aux quatre compétences évaluées en français avait été révisée. Ce changement pourrait «modifier légèrement le résultat disciplinaire des deux premières étapes du bulletin de votre enfant», reconnaît le directeur général de la Commission scolaire de Montréal (CSDM), Robert Gendron, dans cette lettre que La Presse a obtenue.

Jusqu'à maintenant, le ministère de l'Éducation accordait une valeur égale à la lecture, à l'écriture, à la communication orale et à la capacité de donner son opinion. La pondération a été révisée de façon à accorder plus d'importance à la lecture et à l'écriture. Ces deux premières compétences comptent désormais respectivement pour 40% et 30% de la note, tandis que les deux autres ne comptent plus que pour 20% et 10%.

Cette directive était inscrite dès 2009 dans les documents ministériels, dit le ministère de l'Éducation, mais le message ne s'est pas rendu à temps aux enseignants. La CSDM ne serait d'ailleurs pas la seule à avoir dû apporter des changements en cours d'année.

«Il semble que l'information soit parvenue un peu tard chez nous et dans d'autres commissions scolaires», explique le responsable des communications à la CSDM, Alain Perron.

Que les parents se rassurent, la note globale des élèves ne devrait toutefois pas souffrir de cette nouvelle pondération. Il s'agit essentiellement de corriger une formule mathématique pour modifier la valeur accordée à chacune des compétences. «La note-bilan est quand même laissée au jugement de l'enseignant à la toute fin, précise aussi M. Perron. Si l'élève, à cause du changement de pondération, se trouve sur la ligne des 60%, c'est certain que l'enseignant va quand même faire en sorte qu'il passe. Il n'écopera pas pour ce changement de pondération.»

Même son de cloche au ministère de l'Éducation: «Un élève fort va le demeurer, et l'élève qui a des difficultés ne sera pas avantagé ou pénalisé, surtout au tout début du primaire», a dit la directrice des communications, Esther Chouinard. Elle reconnaît toutefois qu'il s'agit d'une situation inhabituelle.