Fort d'une étude réalisée à l'interne qui confirme l'attraction de l'anglais, le Parti québécois réaffirme l'importance d'assujettir les cégeps à la loi 101.

Bon an, mal an, souligne Pierre Curzi, le réseau francophone perd environ 3500 élèves qui, après une scolarité en français, choisissent un cégep anglophone et acquièrent ainsi «au moins une partie de leurs connaissances techniques de travail en anglais plutôt qu'en français».

«On n'est pas des ayatollahs, on n'est pas contre l'anglais, mais nous sommes inquiets de ce qui est en train de se passer», a déclaré Pierre Curzi, porte-parole du PQ en matière de langue, aux journalistes qu'il avait convoqués.

On n'est pas en train de revenir à l'époque où les francophones se faisaient mépriser chez Eaton, reconnaît Pierre Curzi. Il admet aussi que, après avoir fait leur scolarité en français au primaire et au secondaire, les anglophones et les nouveaux Québécois savent très bien parler français.

Non, ce qui est en cause, «ce n'est plus le fait de ne pas connaître une langue, mais dans quelle culture on s'installe: dans celle de la majorité au Québec ou dans celle de la minorité?»

S'il revient à la charge avec une nouvelle étude sur la question - après l'étude Montréal s'anglicise -, c'est qu'il ne se passe plus rien du tout du côté de l'Office québécois de la langue française. De ce côté, dit-il, c'est «silence, silence, silence» «parce que le parti au pouvoir se dit: «N'en parlons pas, c'est plus prudent.»»

Tout en s'inquiétant du glissement des élèves du cégep vers l'anglais, Pierre Curzi se préoccupe de la faible maîtrise de l'anglais chez les francophones.

Faudrait-il envisager de concentrer l'enseignement de l'anglais en 3 ans plutôt que de le diluer sur 11 ans? Là-dessus, M. Curzi n'a pas d'idée arrêtée, mais il croit qu'il faut se pencher sur le problème.