Quelque 2000 éducatrices en milieu familial se sont dotées de leur première convention collective ce week-end. Les responsables de services de garde affiliées à la CSN ont entériné à 99%, cet après-midi, l'entente de principe conclue il y a quelques jours avec le gouvernement du Québec.

«C'est un moment historique que l'on a pu vivre aujourd'hui», a affirmé Nathalie Reid, membre du comité national de négociation et responsable d'un service de garde en milieu familial. «On faisait déjà un très bon travail, mais le fait d'obtenir des conditions de travail respectueuses va nous permettre d'offrir un service bonifié pour les parents et les enfants.»

L'entente de principe entre la CSN et le ministère de la Famille a été adoptée jeudi dernier après neuf mois de négociations avec le gouvernement et près de dix ans de démarches syndicales et légales. Un accord a également été conclu avec les 13 000 éducatrices affiliées à la CSQ. Celles-ci se prononceront sur les offres du gouvernement le 5 décembre prochain.

Il s'agit de la première convention collective pour ces 15 000 éducatrices, qui conservent leur statut de travailleuses autonomes.

L'entente, d'une durée de trois ans, comprend des bonifications de la subvention gouvernementale versée aux responsables. À ce jour, Québec payait 19$ quotidiennement par enfant. À cette somme s'ajoutait les 7$ payés par les parents.

À compter du 1er décembre, les responsables recevront une subvention de 25,44$ par jour, par enfant. Ce montant augmentera à chaque année pour atteindre 27,43$ au moment de l'échéance de l'entente collective, le 30 novembre 2013. Les éducatrices auront également droit à huit congés fériés et à 24 jours de vacances à partir d'avril prochain.

Le ministère de la Famille s'est aussi engagé à financer un fonds de formation à raison de 2 millions $ par année.

Les syndiquées de la CSN se sont rassemblées aujourd'hui en assemblée générale extraordinaire à Saint-Hyacinthe pour entériner ces offres. Les membres de la Gaspésie, de l'Abitibi et des Îles-de-la-Madeleine y ont participé par vidéoconférence.

La présidente de la CSN, Claudette Carbonneau, qui était présente lors de l'assemblée, s'est réjouie de l'issue du vote. «Ça me fait chaud au coeur de voir le chemin parcouru par ces femmes courageuses», a-t-elle déclaré. «Ça fait plus de 10 ans que la CSN les accompagne dans leur lutte, depuis leur difficile syndicalisation jusqu'à aujourd'hui. Par cette entente, ces femmes viennent prouver qu'on peut réussir à améliorer nos conditions de vie en faisant preuve de solidarité et de ténacité.»

La CSN ne représente pas de membres sur l'île de Montréal.