Seulement 59,4% des élèves québécois obtiennent leur diplôme d'études secondaires après cinq ans. Les garçons sont toujours moins nombreux que les filles à obtenir leur diplôme, et les anglophones réussissent mieux que les francophones. Et les élèves du collégial sont toujours aussi nombreux à échouer à leur examen ministériel de français.

C'est ce que révèlent une série de documents publiés dans les derniers jours par le ministère de l'Éducation du Québec (MELS).

Depuis plusieurs années, Québec établit le taux de décrochage scolaire d'après le taux d'obtention du diplôme après sept ans d'études. Selon les données 2008-2009, 71,9% des élèves québécois ont obtenu un diplôme d'études secondaires ou de formation professionnelle après sept ans. Mais après cinq ans, soit la durée prévue du cours secondaire, le taux de réussite n'est que de 59,4%.

Les chiffres du MELS confirment encore une fois l'écart entre la réussite des garçons et celle des filles. Seulement 54,9% des garçons obtiennent leur diplôme en cinq ans, alors que 67,5% des filles y parviennent.

Les élèves francophones ont aussi plus de mal que les anglophones à obtenir leur diplôme dans le délai prévu: ils sont respectivement 60,2% et 71,6% à y arriver. Et dans les écoles privées, 85,2% des élèves décrochent leur diplôme en cinq ans, comparativement à 55,4% à l'école publique.

La réussite varie grandement d'une région à l'autre. Alors que 67% des élèves de la région de Québec terminent leur secondaire avec succès en cinq ans, c'est le cas de seulement 52% de ceux de la Côte-Nord et de 20,3% de ceux du Grand Nord. À Montréal, seulement 43% des élèves de la Commission scolaire de Montréal (CSDM) obtiennent leur diplôme en cinq ans.

Hausser le taux de réussite

Les statistiques du MELS touchent des cohortes d'élèves qui ne sont pas visées par la stratégie L'école j'y tiens. Adopté en 2008, le programme vise à réduire le décrochage, notamment grâce à la réduction du nombre d'élèves par classe et à un soutien accru aux enfants d'âge préscolaire dans les milieux défavorisés.

L'école j'y tiens oblige par ailleurs les commissions scolaires à hausser leur taux de réussite au secondaire. Toutes doivent atteindre un certain objectif d'ici à 2020. «Nous devons atteindre un taux de réussite de 70%. Nous sommes parmi les commissions scolaires qui devront faire le plus gros effort», explique le porte-parole de la CSDM, Alain Perron.

Français au cégep

Enfin, un autre document du MELS révèle que 80,8% des élèves de cégep ont réussi l'épreuve ministérielle de français en mai dernier. Ce taux est sensiblement le même depuis 2000. Parmi les 19,2% d'élèves qui ont échoué, 17,6% ont obtenu une note «insuffisante», «très faible» ou «nulle» dans la portion «Maîtrise de la langue». La quasi-totalité des élèves ont par ailleurs réussi les épreuves «Structure de texte» et «Compréhension et qualité de l'argumentation».