Le gouvernement québécois doit investir plus dans ses écoles publiques, quitte à cesser de subventionner les établissements privés. La réforme de l'éducation a nui au réseau scolaire public et le retour des connaissances est souhaitable. Voilà les principales conclusions issues d'un sondage mené auprès de plus de 1000 Québécois par la firme Léger Marketing pour le compte de la Fédération autonome de l'enseignement (FAE).

Alors que se déroule actuellement la Semaine pour l'école publique, la FAE a sondé la population sur l'état du réseau scolaire.

Près de neuf personnes sur dix estiment que le gouvernement devrait investir davantage en éducation pour avoir une école publique de qualité. Et environ 70% des personnes sondées croient même que le gouvernement devrait cesser de financer les écoles privées pour améliorer l'école publique.

«On est agréablement surpris de voir que la population partage notre avis là-dessus, note le président de la FAE, Pierre St-Germain. On ne veut pas la mort du privé. Mais on veut que les subventions réintègrent les écoles publiques.»

La réforme n'a pas non plus la cote auprès des Québécois. Ainsi, 62% des personnes sondées croient que le Renouveau pédagogique a nui à l'école publique et 74% souhaitent le retour d'un programme axé sur les connaissances. Les nouveaux bulletins de la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, qui seront appliqués à compter de l'an prochain, pourraient être un premier pas dans cette direction.

Un grand nombre de personnes sondées estiment qu'il faut mettre un frein à l'intégration d'enfants en difficulté dans les classes régulières. Quatre-vingt pour cent estiment que le fait de mettre en place des classes spécialisées contribuerait grandement à l'amélioration de l'école publique. «Cet élément est intéressant. Car c'est en majorité des parents d'enfants sans difficulté qui parlent ici. On ne les entend pas souvent», précise M.St-Germain.