Nommée depuis à peine 10 jours à la tête du ministère de l'Éducation, Line Beauchamp avoue ne pas savoir si elle serait «capable d'être prof». Mais elle compte s'approprier les dossiers du monde scolaire et s'attaquer à sa priorité: l'intégration des élèves en difficulté dans les classes.

Mme Beauchamp a confirmé que sa première mission en tant que ministre sera de régler la question de l'intégration des élèves en difficulté dans les classes ordinaires. «Ça devient ma priorité. Je vais faire mes devoirs dans les prochains jours et me fixer des objectifs pour les rencontres avec les intervenants de l'éducation qui auront lieu cet automne», a dit Mme Beauchamp à La Presse.

Trois forums

Au moins trois forums auront lieu à l'automne. Les sujets abordés seront l'intégration des élèves en difficulté, l'arrimage entre la formation collégiale et le marché du travail et l'enseignement universitaire. La date et le lieu des rencontres n'ont toutefois pas encore été fixés. Mme Beauchamp dit vouloir d'abord prendre connaissance des dossiers.

La ministre confirme que les rapports enseignants-élèves dans les classes seront abaissés et que, par conséquent, plusieurs projets de construction et d'agrandissement iront de l'avant cette année. «Nous avons 200 millions de dollars à consacrer aux questions d'espace, a dit Mme Beauchamp. On a demandé aux commissions scolaires de nous envoyer l'évaluation de leurs besoins. Certaines l'ont déjà fait.»

Mme Beauchamp a aussi réagi à la déclaration du président de la Fédération des cégeps, Gaëtan Boucher, qui a dit cette semaine que la décision du gouvernement de ne remplacer qu'un fonctionnaire sur deux qui partent à la retraite dans l'administration publique a éliminé toute expertise sur le milieu collégial au MELS.

Selon elle, le ministère de l'Éducation ne manque pas d'expertise: «Je crois que les citoyens considèrent qu'il y a de la place pour gérer efficacement avec moins de monde. Il y a de nouvelles façons de faire. Le réseau de l'éducation, comme les autres, doit faire le même effort de rationalisation de ses ressources.»

Tout en reconnaissant qu'elle ne serait probablement «pas capable d'être prof», la ministre a souligné le travail des enseignants québécois. «Ceux qui sont là font un travail incroyable», a-t-elle dit.