Même si elle considère que le ministère de l'Éducation a posé un geste «courageux» en décidant d'implanter un bulletin unique au Québec, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) estime que plusieurs ajustements restent à faire avant que toutes les écoles de la province ne puissent l'appliquer.

La présidente de la CSDM, Diane De Courcy, souhaite entre autres qu'une pondération nationale, un cadre de référence, une grille de correction ainsi que des directives claires soient fixées par le gouvernement. «Si toutes ces précisions sont communiquées avant le 30 septembre, on pourra produire les nouveaux bulletins pour janvier 2011. Mais sinon, on ne pourra pas les avoir avant la rentrée 2011», explique Mme De Courcy.

La présidente de la CSDM souhaite que les nouveaux bulletins uniques soient disponibles le plus rapidement possibles. «Mais la précipitation est mauvaise conseillère. N'improvisons pas. Prenons le temps de mettre des balises claires», dit Mme De Courcy.

Le 11 juin dernier, la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a présenté son nouveau modèle de bulletin unique, qui fait plus de place à l'évaluation des connaissances. Mme Courchesne, qui souhaite que le bulletin fasse son entrée dès septembre dans les écoles, donnait jusqu'à la fin juillet aux commissions scolaires pour se prononcer.

Déjà, la Fédération des commissions scolaires du Québec a jugé irréaliste l'adoption du bulletin dès septembre et a demandé son report. Dans son avis envoyé au ministère de l'Éducation (MELS), la CSDM ne demande pas, quant à elle, le report du bulletin, mais exige des précisions.

Par exemple, puisque l'évaluation des élèves ne se fera plus par cycles, mais bien à chaque année, Mme De Courcy souhaite que le gouvernement établisse une pondération pour les quatre étapes de l'année. Elle aimerait que chaque étape ne représente pas 25% de la note finale, mais qu'une pondération évolutive soit plutôt adoptée. Cette pondération devrait être imposée à toutes les écoles de la province, afin de pouvoir comparer les résultats des élèves, tant du réseau public que privé, selon Mme De Courcy.

La CSDM souhaite également qu'une meilleure définition des compétences soit donnée, afin que leur évaluation soit bien comprise. Car même si plus de place sera accordée à l'évaluation des connaissances dans le bulletin, les compétences (concept introduit avec le Renouveau pédagogique) continueront d'être évaluées. «Le programme actuel est bon. Mais il doit être bien compris et bien évalué», croit Mme De Courcy, qui affirme que les nouveaux bulletins n'entraîneront pas seulement des «changements cosmétiques», mais également quelques modification au Programme de formation de l'école québécoise.

Mme De Courcy mentionne que le bulletin a longtemps été un «drame national» au Québec. «Ça a assez duré, dit-elle. Le bulletin est un outil de communication aux parents et il doit être clair. Avoir un bulletin unique aidera. Mais quelques modifications doivent d'abord être apportées.»