Une cinquantaine d'enseignants de cégep ont manifesté hier midi devant les bureaux de la ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, pour dénoncer le contenu de la dernière offre patronale. Qualifiant l'offre de «nettement insuffisante», les enseignants ont martelé que la lourdeur de leur tâche ne cesse d'augmenter et qu'il est temps de corriger la situation.

«Cent-soixante étudiants, c'est trop d'encadrement!» scandaient les manifestants. «On a en moyenne entre 140 et 160 étudiants à superviser par session. On travaille jusqu'à 50 heures par semaine. On a démontré des milliers de fois que la lourdeur de la tâche augmente depuis dix ans dans les cégeps. Il faut que ça cesse» affirme la vice-présidente de la Fédération nationale des enseignants et enseignantes du Québec (FNEEQ), Micheline Thibodeau.

 

Le président de la FNEEQ, Jean Trudelle, explique qu'un enseignant de cégep enseigne en moyenne 18 heures par semaine, ce qui nécessite environ 8 heures de préparation. «On doit aussi être en disponibilité pour les étudiants cinq heures par semaine et on a entre 10 et 15 heures de correction à faire, note-t-il. Ajoutez à ça toutes les rencontres et réunions... On n'arrive plus.»

«L'enseigement, c'est vidant»

L'offre patronale déposée en début de semaine choque les enseignants de cégep. «On ne prévoit rien pour alléger les tâches. On nous offre la création de 275 équivalents temps complet sur cinq ans. Nous, on réclame des ajustements pour avoir beaucoup plus», soutient M. Trudelle. La FNEEQ se réunit depuis hier afin de préparer une contre-proposition.

M. Trudelle est conscient qu'avec leurs nombreuses semaines de vacances, les enseignants de cégep peinent à convaincre la population de la lourdeur de leur tâche. «Mais les gens doivent savoir que nous faisons énormément de corrections et de travail en dehors des heures de classe, dit-il. Et on donne au moins un cours de trois heures chaque jour devant plusieurs étudiants. Ça n'a l'air de rien, mais c'est une performance. Il ne faut pas minimiser ça. L'enseignement, c'est vidant.»