Le conflit de travail à l'Université de Montréal est terminé. Les chargés de cours ont avalisé à 74% l'entente de principe intervenue la semaine dernière avec leur employeur. Et les étudiants retournent en classe dès ce matin.

Sur 400 syndiqués réunis en assemblée générale, hier matin, 74% se sont prononcés en faveur de l'entente. Ils ont mis fin à près de sept semaines de grève.

Le président du syndicat, Francis Lagacé, s'est dit soulagé par le verdict de ses membres. Mais il n'a pas caché son amertume à l'égard de la direction.

«Sans doute que la pression qui venait du ministère de l'Éducation a incité l'Université à réfléchir, a-t-il affirmé. Il y avait aussi de la pression qui venait des étudiants. Tout le monde voulait un règlement négocié. La seule qui voulait l'affrontement, c'était l'Université.»

Les syndiqués ont convenu d'un protocole de retour au travail. Les cours reprendront selon leur horaire habituel dès ce matin. Dans chaque classe, les enseignants soumettront à leurs étudiants un plan de cours modifié pour terminer le semestre avant le 9 mai.

«Au bout du compte, la qualité des cours ne sera peut-être pas aussi élevée que d'habitude, a convenu Jacques Frémont, vice-recteur aux affaires académiques. Mais ça va atteindre des niveaux très satisfaisants.»

Les étudiants qui préfèrent abandonner leurs cours et les reprendre à un semestre ultérieur recevront un crédit pour les droits de scolarité et les frais afférents.

Des augmentations

Les chargés de cours obtiennent des augmentations de 6,5% en quatre ans, un peu moins que ce qu'ils réclamaient à l'origine. Leur salaire pourrait être majoré si les autres employés du secteur public obtiennent des augmentations plus importantes que prévu.

L'Université s'engage aussi à embaucher des auxiliaires pour aider ceux qui enseignent à de grands groupes.

Les 2400 chargés de cours de l'Université de Montréal étaient en grève depuis le 24 février. Près de 26 000 étudiants ont été affectés par le débrayage.

L'institution avait menacé d'annuler le semestre, faute d'une entente avec les travailleurs avant lundi dernier. Mais les chargés de cours ont rejeté une «offre finale» de leur employeur. La ministre de l'Éducation, Michelle Courchesne, a finalement dû intervenir pour renvoyer les deux parties à la table de négociations. Ils ont convenu d'une entente de principe jeudi.

La Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECUM) avait envoyé une mise en demeure à la direction, menaçant d'intenter un recours collectif contre l'institution si elle annulait le semestre. Son président, Nicolas Descroix, a indiqué hier que ces procédures sont suspendues, mais pas complètement abandonnées.

Certains cours intensifs ont en effet été annulés, souligne M. Descroix. Son organisme pourrait donc reprendre les recours juridiques si des étudiants devaient voir l'obtention de leur diplôme retardée.

«Les chargés de cours ont exercé un droit qui est indéniable, a indiqué Jacques Frémont. Nous n'avons rien fait pour empirer la situation, au contraire. Tout le monde était dans l'exercice de ses droits fondamentaux.»