Le trimestre de 26 000 étudiants de l'Université de Montréal pourrait bien être compromis. Les chargés de cours ont rejeté une proposition de dernière minute, lundi soir, franchissant ainsi la date butoir fixée par l'administration pour en arriver à une entente.

Réunis en assemblée générale dans un hôtel du centre-ville, 64% des syndiqués ont voté contre les dernières propositions patronales. Ils ont épousé le mot d'ordre lancé par leur syndicat, qui a recommandé le rejet de l'offre. Les travailleurs ont ensuite voté à 74% pour la poursuite de la grève qu'ils ont entamée le 24 février.

L'Université de Montréal a prévenu qu'elle annulerait les cours donnés par des chargés de cours faute d'une entente avec leur syndicat dimanche. Des cadres doivent enseigner davantage pour éviter que tous les étudiants ne perdent leur trimestre. Mais il semble acquis que plusieurs cours seront annulés si l'administration met ses menaces à exécution.

Rencontre en conciliation

Le syndicat, qui représente quelque 2400 chargés de cours, a rencontré la partie patronale devant un conciliateur lundi matin, dans une ultime tentative de parvenir à un accord.

L'institution avait soumis aux grévistes une offre finale, la semaine dernière, et ceux-ci avaient répondu par une contre-proposition le week-end dernier.

Ni le syndicat ni l'administration n'ont voulu dire s'ils avaient conclu une entente de principe. Mais à l'évidence, les dernières propositions n'ont pas satisfait le syndicat.

Avant l'assemblée de lundi soir, son président, Francis Lagacé, a d'ailleurs prévenu que ses membres ne se laisseront pas impressionner par l'ultimatum patronal.

«Si l'Université décide d'annuler la session, c'est à l'Université d'assumer sa décision, a-t-il averti. Elle n'est pas obligée de le faire. C'est elle qui s'est donné une date butoir.»

Il souligne qu'une grève encore plus longue a paralysé l'UQAM l'an dernier et que le trimestre a pu être sauvé.

Les chargés de cours donnent plus de la moitié des cours du premier cycle à l'Université de Montréal, sauf dans les facultés de médecine et de médecine vétérinaire.

Ils réclament des hausses salariales de 7,7%, tandis que l'Université proposait des augmentations de 6,5%. Les pourparlers ont aussi achoppé sur les clauses dites normatives, comme la taille des groupes et la sécurité d'emploi.

En temps normal, le trimestre se termine entre le 20 et le 25 avril à l'Université de Montréal.

De son côté, la Fédération des associations étudiantes du campus de l'Université de Montréal (FAECIM) a envoyé une mise en demeure à la direction et elle menace d'intenter un recours collectif contre l'Université de Montréal si elle annule le trimestre.