Quand on demande aux Québécois de nommer des professionnels du milieu de l'éducation, 42% sont incapables de le faire, révèle un sondage commandé par le Syndicat des professionnelles et professionnels (SPP) Laval-Rive-Nord. Fatigués de travailler dans l'ombre, les orthophonistes, orthopédagogues, psychologues scolaires et autres professionnels de l'éducation passent à l'attaque.

Au cours des prochains jours, des affiches géantes portant la mention «Ne lâche pas! Une équipe de professionnels est là pour t'aider à l'école» apparaîtront sur le bord des autoroutes de la région de Montréal.

 

«Les gens ne connaissent pas les professionnels dans les écoles. Mais notre rôle est essentiel pour contrer le décrochage. On peut aussi régler plein d'autres problèmes», explique le secrétaire du SPP Laval-Rive-Nord, Joël Cyr.

La pénurie de professionnels dans le milieu de l'éducation est forte actuellement, ajoute le président du Syndicat, Roger Bazinet. «Prenez les orthophonistes. On est en pénurie depuis des années, dit-il. Mais on ne fait rien pour les garder. Les conditions de travail ne sont pas attirantes. Ces professionnels jouent un rôle essentiel dans la réussite des élèves.»

Les conseillers en orientation disparaissent aussi tranquillement des écoles secondaires. Dans les autres provinces canadiennes, les gouvernements obligent les milieux scolaires à avoir un conseiller en orientation pour 1000 élèves. «On n'a aucun ratio ici. Et il n'y a plus de cours d'Éducation au choix de carrière. Donc, les enfants sont laissés à eux-mêmes là-dedans», déplore M. Bazinet.

Le SPP Laval-Rive-Nord reconnaît que sa campagne de publicité coïncide avec les négociations dans le secteur public. «Mais on se rend compte qu'on part de loin, justifie M. Cyr. Les gens ne nous connaissent pas. Ils ne peuvent pas nous soutenir dans nos revendications! On veut sortir de l'ombre.»