Alors que débutent les négociations dans le secteur public, les deux principaux syndicats de l'enseignement du Québec ont été choqués, hier, par les premières offres patronales. Selon les syndicats, le gouvernement «n'apporte aucune solution» aux problèmes vécus dans les écoles et fait même preuve «d'arrogance à l'égard des enseignants».

La Fédération autonome de l'enseignement (FAE) qualifie de «gifle au visage» les propositions déposées hier matin par le Comité patronal de négociation pour les commissions scolaires francophones du Québec (CPNCF).

 

«On parle depuis longtemps des problèmes vécus dans le milieu de l'éducation. Mais aujourd'hui, on voit que le gouvernement n'écoute pas le cri de détresse de ses enseignants», affirme le président de la FAE, Pierre St-Germain.

«Leur dépôt reflète leur méconnaissance totale de la réalité des profs», ajoute la présidente de la Fédération des syndicats de l'enseignement (FSE), Manon Bernard.

Pour diminuer la lourdeur de la tâche des enseignants, les syndicats veulent freiner l'intégration d'élèves en difficulté dans les groupes réguliers et diminuer le nombre d'élèves par classe. De son côté, le gouvernement ne propose aucune solution concrète pour diminuer la lourdeur de la tâche des enseignants, selon M. St-Germain.

Le président du CPNCF, Bernard Tremblay, affirme que la partie patronale se «concentre sur le meilleur enseignement pour la réussite des élèves». «Les conventions collectives ont commencé il y a 40 ans, souligne-t-il. Il faut les actualiser pour nous permettre d'offrir le meilleur enseignement.»

«Avec les propositions patronales, on a l'impression que la réussite des élèves ne repose que sur nos épaules, réplique Mme Bernard. C'est vraiment une déception.»

Le gouvernement se donne jusqu'au 31 mars pour en arriver à une entente avec les syndicats. Pour M. St-Germain, cet objectif est irréaliste. «On est aux antipodes actuellement», dit-il.

Mme Bernard croit qu'il faudra travailler très fort pour y arriver. «Le gouvernement devra nous écouter sérieusement. Parce qu'on ne peut pas se retrouver dans une situation pire qu'actuellement», juge-t-elle.