Une mésentente entre trois villes de la Rive-Sud risque de reporter la construction d'une nouvelle école dans la région. Des parents des municipalités de La Prairie, Candiac et Saint-Philippe sont inquiets. Car si la nouvelle école n'est pas construite dès septembre prochain comme prévu, quelque 250 enfants risquent de se retrouver sans milieu d'éducation.

Dans la région du Roussillon, le nombre d'enfants a explosé ces dernières années. L'école primaire Jean-Leman à Candiac accueille actuellement 830 élèves, alors que sa capacité est de 750. «Il n'y a même plus de cafétéria dans l'école! Les enfants mangent dans leur classe», dit Chantal Gratton, une mère dont la fille, Camilia, aurait dû aller à l'école Jean-Leman cette année. Mais comme quelque 80 élèves de maternelle, Camilia doit franchir plus de 20 kilomètres d'autobus chaque matin pour aller dans une autre école puisque Jean-Leman déborde.

 

Pour corriger la situation, le ministère de l'Éducation a prévu ouvrir une nouvelle école dès septembre prochain à Candiac. «Les plans ont été acceptés. Le choix du constructeur doit se faire le 12 novembre», dit la présidente de la commission scolaire des Grandes-Seigneuries, Marie-Louise Kerneïs.

Mais le projet est aujourd'hui mis en péril pour des raisons politiques. Dimanche dernier, la ville de Saint-Philippe a changé de maire. Lise Martin dirige maintenant cette municipalité. Il y a quelques mois, Saint-Philippe avait accepté de céder 10 millions de pieds carrés de son territoire à la ville de Candiac, qui comptait y ériger sa nouvelle école. Selon l'entente, Candiac s'engageait à verser 150 000$ par année pendant 10 ans à Saint-Philippe pour acquérir le terrain.

La mairesse veut sa part

Or, la nouvelle mairesse de Saint-Philippe estime que cette entente n'est pas assez avantageuse. «Il y a possibilité de construire 700 maisons sur ce territoire, explique Mme Martin. Avec une moyenne de 2000$ de taxes par maison, ça peut rapporter jusqu'à 1,5 million de dollars par année. Il faut revoir l'entente et c'est ce que je demande au gouvernement.»

Le territoire visé est adjacent à Candiac, mais aussi à La Prairie. La mairesse de La Prairie, Lucie Roussel, souhaite elle aussi que l'entente soit revue, car elle aimerait acquérir une partie du terrain. «On ne veut pas l'acquérir en entier, mais au moins en partie», dit-elle.

Le maire de Candiac, André J. Côté, croit pour sa part que l'entente qui avait été conclue au départ et qui accorde l'entièreté du terrain à Candiac doit primer.

Au ministère des Affaires municipales (MAMROT), on explique que c'est le ministre qui devra trancher.