Les associations étudiantes universitaire et collégiale envisagent «des actions plus musclées» après le 5 janvier si, d'ici là, le gouvernement fédéral ne verse pas à Québec sa part des sommes consacrées au programme canadien de bourses.

Le nouveau Programme canadien de bourses aux étudiants remplace celui de la Fondation des bourses du millénaire, qui doit prendre fin le 5 janvier.

Or, Québec n'a pas reçu sa part des 507 millions de dollars du programme, soit plus de 100 millions, puisque le fédéral doit d'abord déterminer si l'aide québécoise aux étudiants est équivalente à son propre programme.

Selon les étudiants, il risque donc de s'écouler plusieurs mois, voire un an, avant que les étudiants québécois puissent bénéficier de ces sommes.

La Fédération étudiante universitaire (FEUQ) et la Fédération étudiante collégiale du Québec (FECQ) exigent donc que le gouvernement fédéral respecte la compétence provinciale en éducation et qu'il verse directement à Québec sa part de ces 507 millions sans attendre.

Québec pourrait ainsi maintenir le plafond de l'endettement étudiant et bonifier son régime d'aide financière, font valoir les deux associations étudiantes.

La FECQ et la FEUQ avertissent que leur patience est à bout, mais qu'elles vont «rester polies» jusqu'au 5 janvier.

«D'ici là, on va se faire entendre et il va y avoir des actions qui vont être faites de façon ciblée, a prévenu le président de le FECQ, Xavier Lefebvre-Boucher. Il va y avoir de la sensibilisation sur les campus. Passé ça (le 5 janvier), ça devient critique pour nous. Ca devient vraiment critique et, à ce moment-là, évidemment on va envisager des actions plus musclées. Cela dit, on suit toujours une logique de crescendo dans nos moyens d'action. Si on est rendu à une tension assez intense, le 5 janvier, on va partir en guerre de façon plus poussée.».

Le Programme canadien de bourses aux étudiants est en fait un regroupement de plusieurs petits programmes de bourses: des bourses pour les étudiants provenant de familles à faible revenu, pour les étudiants ayant des incapacités permanentes, pour les étudiants ayant une personne à charge, pour l'achat d'équipement, pour les étudiants issus de familles à revenu moyen, etc. Il prévoit des montants fixes.

Le régime québécois d'aide financière est plutôt basé sur l'évaluation de la situation financière globale de l'étudiant et l'aide est calculée en fonction de plusieurs critères.

Réactions

Au cabinet de la ministre de l'Éducation Michelle Courchesne, on indique que «le Québec va s'assurer d'avoir sa juste part» des sommes consacrées par le fédéral à l'enseignement postsecondaire.

Les discussions entre les deux ordres de gouvernement sont toujours en cours, a précisé son attachée de presse, Kim Ledoux.

Elle a ajouté que la ministre Courchesne souhaitait que la somme soit versée «le plus tôt possible», et ce, «sans conditions».

À Ottawa, le député du Bloc québécois Nicolas Dufour a également interrogé le ministre des Finances Jim Flaherty à ce sujet. Il n'a toutefois pas obtenu de réponse du ministre, qui a mal compris la question. Le ministre a plutôt offert une déclaration au sujet de l'état des négociations avec Québec sur l'harmonisation des taxes de vente.