Un coup de barre majeur s'imposait pour réduire le nombre de décrocheurs, mais la ministre Michelle Courchesne n'a pas su le donner, selon le porte-parole péquiste en éducation, Pierre Curzi.

A ses yeux, la ministre de l'Education a échoué le test, en présentant mercredi un plan d'action contre le décrochage scolaire qui manque d'ambition et de sérieux.

Les porte-parole de l'Action démocratique et Québec solidaire partagent d'ailleurs sa vision des choses, et se montrent inquiets eux aussi quant aux chances de succès de l'entreprise.

L'ampleur du problème exigeait pourtant une action immédiate, mieux structurée et surtout mieux financée, a fait valoir M. Curzi, en point de presse.

«On n'a pas le choix. Il faut aller vers des solutions qui sont plus radicales», dit-il.

Il juge notamment la cible fixée par la ministre - soit de ramener à 20 pour cent la proportion de décrocheurs d'ici 2020 - trop timide.

De même, l'absence de nouveaux moyens concrets de lutte au décrochage fournis aux enseignants lui fait dire qu'il faut attendre peu de résultats du plan d'action.

Or, poursuit M. Curzi, le gouvernement consacre des milliards $ à la réfection des routes, mais «quand il s'agit des infrastructures au niveau du savoir, on est réticents et on n'investit pas les sommes qui feraient une différence».

De son côté, l'Action démocratique craint que la diminution du ratio maître-élèves, une bonne initiative, ne se réalise pas, faute d'enseignants.

La ministre Courchesne «veut faire ça, mais ne dit pas comment elle va faire ça», dit le porte-parole, le député Marc Picard, en rappelant qu'un enseignant ne se «forme pas en quelques mois».

Quant à elle, la porte-parole de Québec solidaire, Françoise David, déplore que la ministre applique la réduction du nombre d'élèves par classe au niveau primaire, mais pas au secondaire, «où on a vraiment des classes de jeunes surpeuplées».

Elle juge aussi que la ministre n'a annoncé aucune nouvelle mesure de lutte à la pauvreté des familles, la véritable source du problème de décrochage en milieu défavorisé, selon elle.

«Si les petits enfants sont pauvres, c'est que leurs parents sont pauvres», dit-elle, en souhaitant une hausse du salaire minimum et des prestations d'aide sociale.

La cible du 20 pour cent en 2020 est par ailleurs nettement trop peu ambitieuse, selon elle.