1. Assurer la stabilité 

1. Assurer la stabilité 

Les élèves du primaire qui gardent le même titulaire deux ans de suite réussissent mieux, indique le Collectif pour l'éducation. Au début du secondaire, ceux qui ont un nombre restreint d'enseignants ont eux aussi moins d'échecs, surtout les plus faibles. Si cela ne se fait pas plus souvent, «c'est parce que les règles et les pratiques d'organisation» ne sont pas prévues comme ça, expliquent les auteurs. Solution: il faut que l'école choisisse elle-même une équipe qui adhère à ses projets. «Les systèmes scolaires dans lesquels les écoles recrutent elles-mêmes leur personnel enseignant fonctionnent mieux et ont de meilleurs résultats», soutient le collectif.

2. Développer un sentiment d'appartenance

«Facile de s'identifier à une école quand elle est déjà prestigieuse», notent les auteurs. Mais quand, dans une polyvalente, les jeunes n'ont ni groupe stable ni salle de classe stable, et voient huit enseignants différents dans la semaine, comment développer ce sentiment? Demander aux profs d'enseigner plus qu'une matière est une piste de solution. «Il est temps de revoir ces éléments pour l'ensemble du système scolaire», avance le collectif. Quant aux arrangements locaux possibles, ils sont trop hypothétiques, tranchent les auteurs.

 

3. Créer des liens avec la communauté

Traditionnellement, c'est la commission scolaire et non l'école qui négocie avec la communauté. L'école ne peut, par exemple, signer de contrat pour louer son gymnase. Cela évolue et le collectif se réjouit du mouvement actuel vers l'école communautaire. Mais il avertit que ce ne sera pas facile. «Aller vers cette nouvelle orientation, c'est tellement aller à contre-courant de la logique du système constitué que pour qu'il ait lieu, le changement doit passer par des expériences-pilotes», souligne-t-il.

4. Diversifier les écoles

Les programmes spéciaux du secondaire (en arts, sports, etc.) ne doivent pas être réservés aux meilleurs, mais offerts à tous. Quant aux réseaux d'écoles (alternatives, vertes, entrepreneuriales, etc.) ils doivent être soutenus par le Ministère, «vu les effets de revitalisation» qu'ils produisent. Il faut enfin reconnaître le statut particulier de certaines écoles (petites écoles de villages, écoles défavorisées), ce qui justifiera de déroger aux règles habituelles quant à la durée d'affectation, aux primes, etc.

5. Revoir la gouverne de l'école

L'école devrait avoir «le statut d'une entité juridique autonome» en étant une corporation publique au sens du Code civil, avancent les auteurs. «Sujet tabou», reconnaissent-ils, puisque cela transformerait les commissions scolaires en organismes de service aux écoles. Mais sans cela, comment lutter contre le privé, qui en plus de sélectionner ses élèves, jouit d'une forme de gouvernance différente? Il faut aussi renforcer les conseils d'établissement, peut-être en les regroupant.