Fatiguée d'entendre les mêmes constats sur le décrochage scolaire au Québec répétés depuis des années, la Centrale des syndicats du Québec (CSQ) demande maintenant au gouvernement de Jean Charest de tenir un sommet pour contrer le problème.

En conférence de presse à Montréal, dimanche, le président de la CSQ, Réjean Parent, a appelé le premier ministre Charest à tenir une réunion qui permettrait de dégager des solutions possibles et mettre en place une politique interministérielle.

M. Parent a souligné que le décrochage scolaire est un problème qui transcende les murs des écoles et il appelle donc également les ministres responsables de l'Education, des Finances, de l'Immigration, des Affaires autochtones, de l'Emploi et de la Solidarité sociale, ainsi que de la Famille à participer au débat.

Pour sa part, la CSQ estime qu'il faut d'abord agir dès la petite enfance pour contrer le décrochage scolaire, notamment dans les milieux défavorisés. Le système d'éducation devrait également faire preuve de mixité sociale dans ses classes, en s'assurant de ne pas concentrer les élèves de communautés culturelles dans des milieux de pauvreté.

Par ailleurs, M. Parent a martelé qu'il fallait faire disparaître des écoles publiques les programmes scolaires qui sélectionnent leurs élèves, car ces derniers vident les classes de leurs meilleurs étudiants et les laissent composées d'élèves en difficulté et à risque.

Le président de la centrale syndicale a d'autre part demandé la fin du financement des écoles privées, qui privent elles aussi les classes québécoises des meilleurs élèves.

La sortie de M. Parent survient alors que La Presse Canadienne rapportait la semaine dernière que le taux de décrochage scolaire est passé de 26 pour cent, en 2000, à près de 29 pour cent, en 2007, chez les jeunes du secteur public, selon les indicateurs du ministère de l'Education.