C'est un campus à part entière que l'Université de Sherbrooke construit à Longueuil, et qui sera inauguré officiellement en mai. En plus de la tour de 16 étages, reliée au métro, maintenant élevée, une seconde tour est prévue dès que la demande sera suffisante. Déjà, à partir de janvier prochain, 10 000 personnes fréquenteront le campus, «et vous savez, ça monte vite», a dit hier à La Presse Bruno-Marie Béchard, recteur de l'Université de Sherbrooke.

Il y aura des salles de cours, des laboratoires, une bibliothèque, un toit vert servant de parc où les étudiants prendront leurs pauses «et même des résidences universitaires» qui ouvriront «prochainement» dans le voisinage, a indiqué M. Béchard. Au lieu d'avoir un centre sportif classique, de l'espace sera loué à une entreprise «genre Nautilus», a précisé Denis Marceau, nommé au nouveau poste de vice-recteur au campus de Longueuil. Même chose pour les services alimentaires, qui seront offerts par des restaurants situés à la base des tours.

 

Un «plan d'organisation» du campus de Longueuil, visant à ce qu'il soit «davantage reconnu pour son leadership en Montérégie et dans le Montréal métropolitain», a récemment été adopté. On y indique que «l'Université de Sherbrooke se distingue comme l'une des cinq universités du Montréal Métropolitain», une affirmation qui risque de faire jaser dans les milieux universitaires.

Désormais, au lieu d'être une simple unité administrative, le complexe de Longueuil devient un vrai campus, «dirigé carrément par la direction de l'Université», a expliqué M. Béchard. Les neuf facultés de l'Université de Sherbrooke y offrent 90 programmes, en collaboration avec l'hôpital affilié Charles-LeMoyne, et on y trouve cinq chaires de recherche.

Fait unique, tout ce beau monde se retrouvera sous un même toit, «ce qui est vraiment une structure d'avenir pour l'université, a indiqué M. Béchard. Je pense qu'on va voir là éclore un paquet de réalisations multidisciplinaires qu'il serait difficile d'imaginer dans des campus traditionnels.»

Québec donne 26 millions et exerce une surveillance

Implantée depuis 50 ans à Longueuil - à la demande du gouvernement de l'époque, a souligné le recteur - l'Université de Sherbrooke veillera à «offrir quelque chose de nouveau». Seules les formations qui ne sont pas en compétition directe avec celles offertes par les autres universités iront de l'avant, a assuré M. Béchard.

Quant au financement du nouveau campus - à un coût prévu de 125 millions sans la seconde tour -, il ne s'est pas fait par émissions d'obligations comme à l'UQAM. «C'est un financement sur 30 ans par une firme internationale», a indiqué le recteur, à un taux fixe qui serait d'environ 5%. «Suite à une analyse financière», le ministère de l'Éducation a accordé 26 millions pour le nouveau pavillon de Longueuil, a indiqué Jean-Pascal Bernier, attaché de presse de la ministre Courchesne. «Le MELS fait un suivi de la construction», a-t-il précisé.

Déjà, la location de locaux commerciaux «va très bien», a assuré M. Béchard, qui a été questionné à ce sujet par son conseil d'administration avant Noël. «Le conseil avait une crainte par rapport à l'arrivée d'une récession économique, à savoir si ça causerait des difficultés à notre mandataire, mais la démonstration a été faite que non.»

 

RETOUR À L'ÉQUILIBRE BUDGÉTAIRE

Un an plus tôt que prévu, l'Université de Sherbrooke a retrouvé l'équilibre budgétaire. Les états financiers 2007-2008, adoptés juste avant Noël, font état d'un léger surplus de 683 000$ après des dépenses de 285 millions. «Et le budget pour l'exercice en cours est équilibré, a assuré hier Bruno-Marie Béchard, le recteur. L'Université de Sherbrooke est en excellente santé financière. «