Un syndicat universitaire canadien envisage d'empêcher des citoyens israéliens d'enseigner ou de prendre la parole dans des universités de la province d'Ontario en signe de protestation contre l'offensive israélienne à Gaza, rapportaient mardi des médias.

Une branche ontarienne du Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP) veut bannir des campus de la province anglophone les professeurs originaires d'Israël qui n'auraient pas «explicitement condamné» le bombardement de l'Université islamique de Gaza, le 29 décembre, et plus largement l'offensive israélienne sur le territoire palestinien, a déclaré au National Post le président de l'organisation, Sid Ryan.

«Nous voulons simplement inclure les universitaires dans le mouvement (de protestation) en raison du silence ayant suivi le bombardement de l'université de Gaza», a-t-il précisé à la télévision publique Radio-Canada.

M. Ryan a préparé un projet de résolution dans ce sens qui doit être soumis aux 20 000 membres du comité des employés des Universités d'Ontario du SCFP début février.

La démarche du syndicat ontarien a rapidement déclenché des condamnations dans la communauté juive du Canada.

Le Centre Simon Wiesenthal a appelé mardi le SCFP à faire marche arrière et à abandonner une résolution qui «viole» le principe de non-discrimination, «un des tenants inaliénables de la liberté universelle académique», a dit l'association dans un communiqué.

«Cette résolution de SCFP-Ontario discrimine ouvertement les citoyens israéliens et va à l'encontre de la loi canadienne sur les droits humains», s'est insurgé dans un communiqué le vice-président de l'organisation B'nai Brith Canada, Frank Dimant.

L'aviation israélienne avait lancé cinq missiles sur l'Université islamique de Gaza le 29 décembre dernier, sans faire de victime. Selon un porte-parole de Tsahal, des militants du Hamas se servaient de l'institution pour s'y réunir, y cacher des armes ainsi que fabriquer des roquettes et des explosifs.