Le crédit de l'Université du Québec à Montréal a pris du mieux pour la première fois depuis trois ans, hier, avec un nouveau bulletin de la firme DBRS.

Mais, malgré le sauvetage de 380 millions annoncé par Québec, l'institution devra faire d'importantes compressions budgétaires, ajoute du même souffle la firme.

 

DBRS a changé sa perspective de «négative» à «stable» sur la dette de l'UQAM et les obligations University Finance Trust 2006, qui représentent la dette de 200 millions attribuable à l'îlot Voyageur. La cote des deux entités demeure toutefois inchangée.

L'université montréalaise a encouru une dette de près de 500 millions après des dépassements de coût des deux édifices, le Complexe des sciences, avenue du Président-Kennedy, terminé en 2005, et l'îlot Voyageur, rue Berri, qui demeure inachevé. «C'est la première fois depuis trois ans que la firme améliore notre cote», se réjouit Francine Jacques, porte-parole de l'UQAM.

«Notre changement de perspective reflète l'engagement du gouvernement du Québec, qui est très bienvenu», affirme Éric Beauchemin, de DBRS. En décembre 2005, DBRS avait sonné l'alarme en réévaluant à la baisse la cote du crédit de l'UQAM.

En octobre dernier, l'UQAM s'est entendue avec Québec pour la prise en charge des 180 millions de dettes attribuables au Complexe des sciences. Afin de toucher à cette bouée de sauvetage, l'UQAM doit déposer un plan de redressement financier d'ici le 31 mai 2009, rappelle DBRS. Le but est le retour à l'équilibre budgétaire d'ici 2013-14.

Cela «va exiger des réductions de coûts et des efforts du personnel (les coûts de main-d'oeuvre représentent environ 80% du budget), ce qui pourrait représenter un défi», affirme DBRS. «On s'attend à ce que le plan de restructuration prévoie beaucoup plus de compressions que le plan original présenté plus tôt cette année (qui a été rejeté par le Québec). DBRS se réjouit de la détermination de la direction, mais note que la mise en oeuvre du plan sera probablement la phase la plus ardue.»

DBRS prévoit toujours un déficit de 20 millions à l'UQAM cette année, même si ce montant devrait être réduit à près de zéro par la prise en charge de la dette, une fois le plan de redressement accepté par Québec.