Trente-six rapports analysés, 36 écoles où l'amiante pose problème dans un ou plusieurs locaux et où des travaux s'imposent. Ce n'est vraiment pas en vain que la Commission scolaire de Montréal revisite actuellement chacune de ses écoles pour vérifier leur salubrité.

En parcourant les 36 rapports d'inspection reçus jusqu'à maintenant à la CSDM, La Presse a noté que l'amiante pose souvent problème dans les chaufferies, les tuyauteries de toutes sortes et autres salles de pompes, mais pas uniquement.

 

À l'école Jeanne-Mance, par exemple, des travaux s'imposeront notamment dans la cafétéria. À l'école Marguerite-De Lajemmerais, des réparations devront être faites à la salle de ventilation de la piscine et d'un tunnel. À l'école de la Petite-Bourgogne, de l'amiante friable a été détecté dans une cage d'escalier du premier étage. À l'école Ludger-Duvernay? Notamment dans un plafond entre la garderie et l'infirmerie. À l'école Montcalm? Une salle de musique devra être rapidement réparée. À l'école Marie-Rollet, de l'amiante friable a été dépisté dans le plafond d'un gymnase.

Les 24 écoles où l'on savait déjà qu'il y avait flocages d'amiante - une technique interdite depuis les années 70 par laquelle des fibres du matériau sont projetées avec un pistolet - sont inspectées en priorité, mais d'autres endroits ne comportant pas de flocages peuvent tout aussi bien faire l'objet de travaux urgents «quand le matériau (contenant de l'amiante) est particulièrement endommagé ou quand l'amiante est accessible aux enfants ou au personnel. Dans ces cas-là, la firme nous prévient sur-le-champ, avant même que le rapport ne soit complété», indique Philippe-Alexandre Beaulieu, chargé de projet au programme de gestion de l'amiante.

À l'école Marguerite-De Lajemmerais, cependant, où un flocage d'amiante a été identifié dans l'auditorium et où d'autres travaux dans le sous-sol devraient être faits à très brève échéance, les réparations ne seront pas faites avant l'été prochain. «Les travaux dans cette école ne peuvent pas être réalisés en présence d'élèves», note M. Beaulieu.

Pour les inspections et les travaux relatifs à l'amiante - qui se poursuivent jusqu'en 2011 - la CSDM avait prévu un budget de 5 millions. À la lumière des premiers résultats, va-t-on dépasser le budget? Patrice Lavoie, porte-parole de la CSDM, note que «l'on prend ça au fur et à mesure», mais que quand l'amiante nécessite de grands chantiers, ils relèvent alors d'une autre enveloppe, celle pour les grands chantiers.

«La sécurité des usagers est notre grande priorité et on s'assure de la qualité de l'air pendant et après les travaux», note aussi M. Lavoie.

Les autres commissions scolaires font-elles aussi des inspections pour savoir quelles quantités d'amiante se trouvent dans leurs écoles et si des travaux sont nécessaires?

À la Commission scolaire Marguerite-Bourgeoys, Brigitte Gauvreau, porte-parole, indique que des travaux ont été réalisés en 2008 dans deux écoles (Guy-Drummond et Cavelier-de-LaSalle). En 2009, des travaux sont prévus dans quatre autres écoles: l'école Beauséjour, Sainte-Catherine-Labouré, au Centre d'éducation des adultes Clément et à l'école Jean XXIII.

Rappel

Au ministère de l'Éducation, on ne vérifie pas que des inspections régulières sont faites, mais on rappelle chaque année aux commissions scolaires leurs obligations légales quant à la sécurité de leurs bâtiments. «On fait un rappel chaque année aux commissions scolaires, spécifiquement pour l'amiante», indique Stéphanie Tremblay, porte-parole du ministère de l'Éducation.

La dernière recension des flocages d'amiante dans les commissions scolaires remonte à la fin des années 90. C'est sur la base de cette recension que la CSDM refait le tour de ses écoles.

Au total, 531 écoles de 57 commissions scolaires du Québec avaient été identifiées comme présentant des flocages d'amiante, sans compter ces locaux isolés à l'amiante selon des techniques soupçonnées, elles, d'être moins nocives.

Consultez une liste synthèse des travaux dans les écoles de la CSDM sur cyberpresse.ca/amiante

 

Une utilisation remise en question

Certains pays, notamment la France, ont banni l'amiante parce que des personnes qui y ont été exposées ont souffert d'amiantose, de cancer du poumon ou de la plèvre (membrane qui enveloppe les poumons).

En 2002, le Québec - où la production d'amiante est importante - a au contraire mis de l'avant une politique d'utilisation accrue d'amiante chrysotile.

En 2005, l'Institut national de santé publique du Québec a publié un avis précisant que «la promotion et l'utilisation accrue de l'amiante chrysotile dans ses formes traditionnelles ne devraient pas être soutenues par le ministère de la Santé et des Services sociaux».