Les jeunes anglophones du Québec veulent de meilleurs cours de français. C'est l'une des conclusions d'une conférence organisée, durant le week-end, pour contrer la saignée qui menace des dizaines de petites communautés en région.

On recense près d'un million d'anglophones au Québec, dont 80% habitent la grande région de Montréal. Or, à l'extérieur de la métropole, la population a connu une baisse dramatique au fil des ans. La ville de Québec, par exemple, était habitée à 52% d'anglophones dans les années 1850. Il n'y en a plus que 2% aujourd'hui.

 

«Il y a environ 200 000 anglophones dispersés dans les autres régions du Québec, et ces communautés font face à un défi énorme à cause de l'exode des jeunes», explique Robert Donnelly, président de Quebec Community Groups Network (QCGN), organisme qui regroupe une trentaine de groupes communautaires de langue anglaise.

Des adolescents et de jeunes adultes quittent par dizaines la Gaspésie, la Côte-Nord ou l'Estrie pour étudier à Montréal, et ne reviennent jamais, explique M. Donnelly. D'autres vont carrément s'installer dans d'autres provinces parce qu'ils sont incapables de décrocher un emploi ici.

Espérant trouver une solution au problème, le QCGN a consulté 300 jeunes anglophones. Dans son rapport présenté en fin de semaine, le groupe révèle que plusieurs peinent à décrocher un emploi ou à être admis dans les cégeps et les universités francophones. Leur niveau de français est insuffisant.

«Plusieurs jeunes estiment qu'il leur est impossible d'apprendre à parler couramment le français, que cette option n'est pas encouragée à l'école ni dans leur communauté», peut-on lire dans le document.

«Il y a beaucoup de cours de français de base et il y a beaucoup de cours de français avancé, explique Brent Platt, un des organisateurs de la conférence du week-end. C'est le juste milieu qui nous manque. C'est facile d'avoir le minimum, mais ce n'est pas suffisant.»

Le QCGN se donne trois mois pour accoucher de solutions à l'exode des jeunes.

«Les jeunes veulent rester dans la province, affirme Brent Platt. Mais il leur manque des ressources.»