Le type de wagons-citernes impliqués dans la catastrophe de Lac-Mégantic doit être «transformé ou retiré de la circulation».

Ce n'est pas le gouvernement canadien qui le dit, mais bien l'Association américaine des chemins de fer.

Dans un mémoire présenté le mois dernier aux agences américaines responsables du transport de matières dangeuses, l'American Association of Railroads, ou AAR, a proposé une série de mesures qui, selon elle, améliorerait la sécurité des wagons-citernes.

Le mémoire a été déposé en réponse à un examen de la question du transport du pétrole par rail par la Pipeline and Hazardous Materials Safety Administration, dans la foulée de la catastrophe de Lac-Mégantic.

L'industrie propose de modifier ou retirer 78 000 wagons répondant à la norme DOT-111, jugée désuète. Les nouvelles exigences impliqueraient aussi des modifications à 14 000 wagons répondant à une norme plus récente et plus contraignante.

«Nous croyons qu'il est temps de passer en revue la flotte des wagons-citernes des États-Unis qui transportent des liquides inflammables, en particulier en regard de l'augmentation récente du transport de pétrole brut», a affirmé dans un communiqué le président de l'association, Edward R. Hamberger.

Les futurs wagons devront mieux résister à la perforation et leur robinetterie devra être mieux protégée.

La catastrophe de Lac-Mégantic n'est pas la première à donner à l'industrie matière à réflexion.

En 2009, l'agence de la sécurité des transports des États-Unis (NTSB) avait recommandé de rendre les wagons plus sécuritaires, après l'explosion d'un train transportant de l'éthanol à Cherry Valley, dans l'Illinois. L'accident impliquant un train du CN avait fait un mort.

C'est dire à quel point l'industrie est prête, du moins du côté des États-Unis, à répondre à la volonté exprimée par la ministre fédérale des Transports, Lisa Raitt, dans une entrevue au Globe and Mail hier.

La ministre a annoncé que le pétrole brut sera bientôt classé comme une matière hautement dangereuse, ce qui renforcera les règles de sécurité entourant son transport.

Les modifications seront finalisées d'ici fin janvier, pour une application à la mi-année 2014, a précisé Mme Raitt au journal torontois.

Trois groupes de travail ont ainsi été formés fin novembre afin de fournir des réponses «à court et long terme» sur la classification des matières dangereuses, les mesures d'urgence et les standards de sécurité des wagons-citernes, a indiqué hier le cabinet de Mme Raitt à l'AFP.

La semaine dernière, Claude Mongeau, grand patron du CN, de passage à la Chambre de commerce de Montréal, a indiqué que l'entreprise avait besoin de temps pour s'ajuster. «Il n'existe pas de solution facile à cet égard, parce que la plupart des wagons-citernes appartiennent à nos clients et il faudra du temps et de l'argent pour apporter des changements qui peuvent être durables», a-t-il affirmé à l'Agence QMI.

- Avec l'Agence France-Presse