Le seul administrateur canadien de la Montreal, Maine&Atlantic Railway (MMA) a contredit les propos de la mairesse Colette Roy-Laroche relativement au silence de l'entreprise, dimanche, avant d'ajouter que ce n'étaient pas des problèmes de liquidités qui l'empêchaient de payer ses sous-traitants.

Yves Bourdon a refusé d'exposer les démarches précises de la MMA pour répondre à la mise en demeure de Lac-Mégantic, mais a nié le fait que la Ville n'avait pas encore reçu de réponse.

«Je pense que ce n'est pas une bonne information», a-t-il assuré au cours d'une brève entrevue. La Presse lui demandait pourquoi la mairesse n'avait pas encore obtenu de réponse.

Pourtant, dimanche encore, la Ville de Lac-Mégantic assurait à La Presse Canadienne que l'entreprise n'avait pas réagi à sa mise en demeure.

M. Bourdon a répété à plusieurs reprises que les avocats de l'entreprise lui avaient demandé de ne plus faire de commentaires publiquement. Il a ajouté que des «clarifications vont se faire» à court terme.

Lac-Mégantic a dû allonger 4 millions pour payer les entreprises embauchées par MMA pour nettoyer la «zone rouge» de la ville, a indiqué la mairesse lundi dernier. Elle a ensuite mis en demeure le transporteur ferroviaire de lui rembourser cette somme.

Réponse mardi

Selon La Presse Canadienne, la Ville de Lac-Mégantic s'attend à recevoir mardi une réponse à la mise en demeure qu'elle a fait parvenir la semaine dernière à la MMA.

L'entreprise ferroviaire a demandé un délai de quelques jours afin d'étudier le dossier plus en profondeur, a confirmé Karine Dubé, attachée de presse de la mairesse Roy-Laroche, citant des informations provenant du directeur général de la Ville, Gilles Bertrand.

«On maintient, par contre, qu'il n'y a pas de réponse à la mise en demeure», a précisé Mme Dubé.

En entrevue, Yves Bourdon a précisé que ce n'étaient pas des problèmes d'argent qui empêchaient la MMA de payer ses contractants qui oeuvrent dans la «zone rouge» de Lac-Mégantic. «Ce n'est pas une question de liquidités, ce sont d'autres questions», a-t-il affirmé.

Pas de démission

Il y a 15 jours, M. Bourdon a admis à La Presse «réfléchir sérieusement» à son avenir au conseil d'administration de la MMA.

L'homme avait semblé surpris par les déclarations d'Ed Burkhardt, de passage à Lac-Mégantic après la tragédie. Il n'avait pas été informé du fait que le patron de l'entreprise blâmerait le conducteur du train.

Mais dimanche, M. Bourdon a exclu toute possibilité de quitter son poste d'administrateur.

«Je n'ai pas le choix de rester, a-t-il dit. Il y a des enquêtes. Je ne suis pas pour laisser tomber les gens quand on a besoin d'être solidaires.»

Yves Bourdon défend d'ailleurs la MMA devant la perquisition policière organisée dans ses bureaux québécois de Farnham, jeudi dernier.

Selon lui, cette intervention n'avait pas lieu d'être.

«C'est une surprise, a-t-il dit. On a toujours coopéré avec les corps policiers, avec le Bureau de la sécurité dans les transports, avec tout le monde. Alors ça nous a surpris.»

- Avec La Presse Canadienne