La distribution de chèques de compensation aux personnes évacuées à Lac-Mégantic commencera ce matin à la polyvalente Montignac, alors que les derniers occupants de l'établissement viennent d'être relogés dans les environs.

La vingtaine de personnes évacuées de la «zone rouge» qui n'ont pas réussi à trouver refuge chez des proches ou à se payer une chambre d'hôtel devraient ainsi profiter d'un cadre plus réjouissant qu'un grand local dans une école secondaire.

«Toutes les personnes hébergées seront localisées dans des résidences plus stables qui vont contribuer à améliorer grandement leur qualité de vie», a indiqué Christine Savard, porte-parole de la Sécurité civile.

Sur place, un seul évacué a refusé d'être déplacé.

Les sinistrés seront relogés dans des hôtels et d'autres établissements de ce type, a affirmé Denis Désilets, responsable des communications à la Croix-Rouge. Ceux qui possèdent des animaux de compagnie pourraient devoir habiter dans une roulotte pendant quelques semaines.

Il ne restait qu'une vingtaine de sinistrés à la polyvalente Montignac. Au total, environ 200 personnes demeurent toutefois évacuées. Leur logement a été détruit ou se trouve si près de la zone de dévastation qu'il n'est pas prudent d'y retourner.

Les quelque 2000 autres Méganticois, qui ont été évacués à un moment ou l'autre de la crise, pourront toucher un chèque de 1000$. Cette somme devrait couvrir les «frais divers» liés à leur déplacement. Des sommes supplémentaires sont prévues en fonction du nombre de jours passés à l'extérieur du logis.

Des conditions infernales

Les policiers, les pompiers et les autres intervenants qui tentaient de sortir les victimes des décombres ont continué à travailler dans des conditions horribles, hier, alors que le soleil semblait décidé à leur rendre la vie dure.

Ils doivent se relayer toutes les 15 minutes pour éviter de s'évanouir ou de souffrir d'insolation, ont indiqué les autorités.

«Pour les gens qui travaillent sur les lieux, c'est sûr que c'est très demandant, a affirmé Ann Mathieu, de la Sûreté du Québec (SQ). C'est sûr qu'on a des gens qui sont très en forme, mais ça reste des personnes comme vous et moi qui ont besoin de relève pour pouvoir continuer les recherches.»

Malgré tout, «les 34e et 35e victimes ont été retrouvées», a annoncé Michel Brunet, porte-parole de la SQ. Elles seront transportées au Laboratoire de sciences judiciaires et de médecine légale de Montréal pour être identifiées et expertisées.

Trois pompiers ont été blessés au cours de la journée. «On parle d'abrasion. Ça n'a pas nécessité du tout de transport au centre hospitalier», a précisé M. Brunet.

Par contre, «un travailleur qui s'affairait à pomper un liquide de certains wagons a eu un malaise», a ajouté le policier. «Ce monsieur-là a été transporté à l'hôpital et son état est stable présentement.»

Selon Gaétan Drouin, patron des pompiers de Sherbrooke, différents moyens ont été mis en place pour soulager les travailleurs de la «zone rouge».

«On a installé des douches de refroidissement. On a aussi installé des ventilateurs qui fonctionnent avec des réservoirs d'eau et qui projettent des particules d'eau», a-t-il expliqué, ajoutant que les ambulanciers assuraient un encadrement serré.