Le bilan des morts dans la tragédie de Lac-Mégantic est passé à 28 vendredi, une journée exténuante pour les autorités, qui sont parvenues à sortir quatre corps supplémentaires de la zone rouge. 

Au total, 28 personnes sont donc officiellement décédées, tandis qu'environ 22 autres sont toujours recherchées, mais considérées comme mortes. Le Bureau du coroner a jusqu'ici identifié huit victimes; seule l'identité d'Éliane Parenteau, 93 ans, est publique pour le moment. Les noms des autres personnes décédées devront apparaitre sur le site Web du Bureau du coroner 24 heures après que les familles seront avisées.  

«Le secteur qu'on fouillait était trop contaminé et on a dû revoir notre stratégie», a expliqué l'inspecteur de la Sûreté du Québec Marcel Forget. La veille, il indiquait que 50% de la zone rouge, le centre-ville, avait été couverte, mais que le plus difficile restait à faire. «Le travail est très difficile, les sols sont souillés à certains endroits, et on a dû déplacer certains terrains de recherche.» L'utilisation d'un système de ventilation est à présent envisagée, le gaz toxique qu'est le benzène rendant les opérations dangereuses. 

À quelques heures du triste anniversaire d'une semaine du passage du train de la mort, la mairesse de Lac-Mégantic, Colette Roy-Laroche, a déclaré qu'il était trop tôt pour organiser une veillée à la chandelle dans sa municipalité. Lac-Mégantic fait face à un trop grand nombre de défis en matière d'organisation et d'infrastructures pour pouvoir accueillir un tel événement, et c'est pour cette raison que la veillée prévue vendredi soir a été annulée, a-t-elle précisé en point de presse vendredi matin.

La mairesse n'écarte pas l'idée pour autant. Elle serait ravie d'appuyer une initiative citoyenne que la ville aurait le temps «de bien organiser». Sa ville est toujours en état d'urgence et continue à faire face à de nombreux défis après la situation extraordinaire dans laquelle elle a été plongée dans la nuit de vendredi à samedi.

De nombreuses villes organisaient vendredi soir une veillée à la chandelle. Il y en aurait entre autres à Québec, à Trois-Rivières, à Gatineau et à Sherbrooke. Dans le village de Sutton dans les Cantons-de-l'Est, des citoyens devaient se rassembler à proximité d'une voie ferrée utilisée pour le transport de wagons-citernes de pétrole.

Mme Roy-Laroche a indiqué que les lieux d'hébergement de Lac-Mégantic sont actuellement pleins et qu'ils ne peuvent donc accueillir davantage de personnes. À la polyvalente Montignac, un employé de la Croix-Rouge a indiqué qu'une vingtaine de personnes étaient enregistrées pour dormir à l'école vendredi soir. Le plan de réintégration devra attendre pour les derniers évacués

Impossible de savoir quand les derniers évacués de Lac-Mégantic pourront réintégrer leur logis. Chassés de leur domicile il y a près d'une semaine, plusieurs résidants ne peuvent toujours pas accéder à leur maison située dans la «zone rouge» de la municipalité

La Ville de Lac-Mégantic a mis en place un comité d'urgence afin de trouver des solutions pour venir en aide aux derniers évacués de la municipalité.

Dès lundi, les citoyens touchés par les évacuations de la dernière semaine pourront obtenir de l'aide financière. Un chèque forfaitaire de 1000$ leur sera remis. Des représentants d'une dizaine de ministères et d'organismes gouvernementaux seront rassemblés pour aider les citoyens de Lac-Mégantic.

Visite du ministre des Transports

Le ministre des Transports et ministre des Affaires municipales, des Régions et de l'Occupation du territoire, Sylvain Gaudreault, a rencontré la mairesse de Lac-Mégantic vendredi en début d'après-midi afin de lui signifier son appui «indéfectible» en marge de la tragédie qui a dévasté la municipalité.

À l'occasion d'un point de presse, il a indiqué que la rencontre a été l'occasion pour lui d'expliquer à la mairesse le détail de l'aide gouvernementale disponible.

Questionné à savoir si la tragédie de Lac-Mégantic pouvait éventuellement faire l'objet d'une enquête publique, M. Gaudreault a affirmé que cette thèse n'était pas exclue.

- Avec La Presse canadienne