Quatre nouveaux corps ont été découverts dans les décombres du centre-ville de Lac-Mégantic jeudi, faisant passer le bilan de la tragédie à 24 morts. L'espoir de retrouver les 26 autres personnes portées disparues et désormais considérées décédées est «bon», selon les autorités, qui ont fouillé 50% des lieux dévastés par le train de la mort.

«Ça ne veut pas dire que 50% du travail est effectué», a précisé Michel Forget, inspecteur à la Sûreté du Québec (SQ). «Les endroits névralgiques, les plus difficiles d'accès, sont encore à fouiller.» 

Six jours après la tragédie, le Bureau du coroner a identifié une première victime. Éliane Parenteau, âgée de 93 ans, est décédée lors du drame dans des circonstances qui demeurent nébuleuses. À son nom s'ajouteront ceux d'autres victimes sous peu, assure le Bureau du coroner, qui estime que le travail des pathologistes avance bien.

Un homme de 53 ans a par ailleurs été arrêté vers 23 h 10 mercredi, après avoir tenté d'entrer dans le périmètre de sécurité. Des accusations seront portées contre l'homme, qui provient de l'extérieur de la région.

Quant aux informations voulant que plusieurs résidences évacuées aient été pillées ou cambriolées, l'inspecteur Forget les a démenties formellement. Plus tôt dans la journée, la SQ confirmait n'avoir reçu aucune plainte pour vol ou méfait.

Environ 200 enquêteurs de la SQ sont déployés sur le terrain afin d'assurer la sécurité des citoyens et de trouver des réponses à la catastrophe, a déclaré le directeur général de du corps de police provincial, Mario Laprise. «La route s'annonce longue; le travail ardu», a-t-il déclaré. «C'est un drame humain d'une ampleur sans précédent au Québec.»

Retour à la maison

Une bonne nouvelle dans le drame, les 600 résidants évacués du quartier Cousineau, rebaptisé la «zone jaune» après la tragédie, ont eu l'aval des autorités pour réintégrer leurs maisons en fin d'après-midi. Au total, 1800 personnes ont donc retrouvé leurs chez-soi, tandis que 200 autres sont toujours sans logis.

Depuis la maison de Gilles Bédard, aux abords du centre-ville, le constat est désolant. La grande fenêtre de sa cuisine donne désormais sur le paysage dévasté qu'a laissé le train qui a déraillé dans la nuit de vendredi à samedi.

Il n'a pas été possible pour la Sécurité civile de spécifier le moment exact où tous pourraient revenir à la maison, pas plus que la durée des opérations sur le centre-ville dévasté. 

Colère contre Burkhardt

Plus tôt dans la journée, la mairesse de Lac-Mégantic a indiqué qu'Edward Burkhardt n'a jamais manifesté le désir de rencontrer les sinistrés. Elle s'est dite «très choquée» de l'attitude du président de la Montreal, Maine and Atlantic (MMA).

Cinq jours après l'explosion de wagons-citernes remplis de pétrole du transporteur ferroviaire, Colette Roy-Laroche a officiellement déclaré l'état d'urgence dans sa municipalité. L'article 42 de la Loi sur la sécurité civile sera en vigueur jusqu'à nouvel ordre. «Comme ville, ça nous permet de fonctionner et de procéder à une réorganisation sans passer par les méthodes habituelles au niveau des différents ministères», a expliqué celle que les citoyens commencent à surnommer «la Dame de granit», en référence à la MRC dont sa ville fait partie. 

La mairesse a également remercié la première ministre Pauline Marois pour les efforts de son gouvernement pour venir en aide à sa municipalité et aux sinistrés. Elle a finalement indiqué que l'église Sainte-Agnès se transformera vendredi en lieu de recueillement, où les citoyens endeuillés et les sinistrés pourront se rassembler.

- Avec La Presse canadienne