Que feront les personnalités politiques cet été?

La chef du Parti québécois Pauline Marois, le premier ministre Jean Charest, le président de la Fédération des médecins spécialistes, Gaétan Barrette... Ils ont tous eu une année chargée. Ils ont bien besoin de vacances! Nous leur avons demandé ce qu'ils allaient faire de ces semaines de temps libre. De Moscou à Aix-en-Provence en passant par le Saguenay et... les pataugeoires de Montréal, ils nous livrent leurs petits secrets de vacances.

Jean Charest, premier ministre du Québec

Ce sera un peu le «mariage royal» du Québec, pourrait-on dire. Le premier ministre Jean Charest va en effet marier sa fille aînée, Amélie, 28 ans.

«C'est l'événement de notre été, à Michèle et moi. Ça nous remplit de bonheur», lance-t-il. Amélie Dionne-Charest, diplômée en droit, épousera le Français Julien Mathieu, qui travaille dans le secteur de la finance. Comme elle, il a fréquenté la faculté de droit de l'Université McGill.

La cérémonie aura lieu le 23 juillet à Aix-en-Provence, d'où est originaire l'époux. Qui prend mari prend pays? Pas tout à fait: le couple habite New York.

Ce sera le seul déplacement à l'étranger pour le premier ministre durant l'été. Il passera beaucoup de temps à North Hatley, dans les Cantons-de-l'Est. Il compte faire un tour au fameux marché public, le samedi en matinée, pour mettre la main sur un «très bon» fromage de chèvre. Un ingrédient indispensable à sa recette de tarte à l'oignon.

«Le mois de juillet, pour nous, comme il y a beaucoup moins d'événements, c'est du temps en famille. C'est toujours une période bénie», affirme M. Charest, qui a deux autres enfants, Antoine et Alexandra. - Tommy Chouinard

Yves Bolduc, ministre de la Santé

En vacances, le ministre de la Santé, Yves Bolduc, se lève à 5h. Et il lit. Comme tous les jours de l'année. «Je suis un maniaque de lecture», dit-il.

Si, pendant l'année, ses lectures matinales sont surtout concentrées sur les journaux qu'il consulte sur son iPad, en vacances, il préfère les livres. «J'adore les livres. Je suis toujours dans les librairies», note-t-il.

Cet été, le ministre compte entre autres s'attaquer au roman Les trois royaumes, «une épopée chinoise» résume-t-il. «Je vais aussi lire des ouvrages sur la gestion et la philosophie. Et peut-être une biographie.»

Pour ses vacances de trois semaines, qu'il prendra de la mi-juillet à début août, M. Bolduc se rendra avec sa conjointe et ses deux fils de 17 et 20 ans au Saguenay, à Montréal et dans les Laurentides.

Au menu: du jogging et du vélo. Le ministre jouera aussi au golf et au tennis avec ses enfants. «Mais surtout, je vais prendre le temps de réfléchir. De penser», dit-il.

M. Bolduc avoue qu'il sera incapable de se détacher complètement de son travail. «Je vais faire un appel ou deux. Mais ça ne me dérange pas. Même que, quand les vacances vont se terminer, je vais avoir hâte de revenir au travail», affirme-t-il. - Ariane Lacoursière

Line Beauchamp, ministre de l'Éducation

Pour la ministre de l'Éducation, Line Beauchamp, les vacances commencent sur une note de dépaysement.

Après une mission en Chine avec les ministres de l'Éducation du Canada, à la fin juin, elle s'est en effet accordé quatre jours de repos à Hong Kong. Elle n'avait jamais visité la ville. «C'est mon dépaysement pour l'été», dit-elle.

Pour le reste de la saison, Mme Beauchamp se promet de belles randonnées au Québec. «Je suis tombée en amour avec les parcs nationaux», lance cette ancienne ministre de l'Environnement, responsable des parcs. «Je prévois faire de la randonnée dans les parcs nationaux et un séjour de quelques jours dans la région de Charlevoix, car pour moi, c'est une tradition.»

Sinon, les vacances estivales sont avant tout une occasion de renouer avec les amis et la famille. «C'est l'occasion de prendre le temps de voir des gens qu'on ne voit pas assez souvent, de dire oui à toutes les invitations de barbecue, de golf, de 5 à 7», ajoute Mme Beauchamp.

Si les vacances et les voyages sont nécessaires pour prendre du recul et se ressourcer, Mme Beauchamp ne se fait toutefois pas d'illusion. Une ministre reste au bout du fil en tout temps. «On part en confiance, mais s'il arrive quelque chose, on est là.»

Pauline Marois, chef de l'opposition officielle et députée de Charlevoix

Je vais me reposer un peu cet été, qu'est-ce que vous en pensez?» lance spontanément Pauline Marois au bout du fil. Après une fin de session mouvementée et la perte de six députés, la chef du Parti québécois se promet un été «tranquille» entre Montréal - où son manoir de L'Île-Bizard est toujours en vente - et sa nouvelle demeure de Saint-Irénée, dans sa circonscription de Charlevoix. «Je vais lire, jardiner et faire la cuisine», résume-t-elle.

Cette «maniaque» d'Henning Mankell plongera dans des polars. Et deux livres québécois l'attendent sur la table de chevet: Revenir de loin, de Marie Laberge, et La constellation du Lynx, de Louis Hamelin.

Mme Marois sortira toutefois de son «cocooning» durant les vacances de la construction. Elle s'envolera pour la Russie. Au programme: Moscou, Saint-Pétersbourg et «l'Anneau d'or», le circuit des anciennes cités princières.

Au Québec, elle assistera à des concerts au Domaine Forget, à Saint-Irénée. Elle se rendra au Festival d'été de Québec, mais aussi à la ChantEauFête de Saint-Siméon, entre Baie-Saint-Paul et La Malbaie. «C'est du même genre que Petite-Vallée, c'est la relève», dit-elle. Aux Éboulements, elle participera au Festival des pompiers de Charlevoix. Savent-ils éteindre les feux qui consument un parti politique? «On pourrait leur demander des conseils», plaisante-t-elle. - Tommy Chouinard

Amir Khadir, député de Québec solidaire

Après une année très chargée, au cours de laquelle il s'est souvent retrouvé dans l'oeil de la tempête, Amir Khadir, député de Québec solidaire, s'apprête à connaître un été tout aussi occupé.

Étant donné qu'il est médecin, il assumera trois semaines de garde à l'hôpital et, si tout se passe comme prévu, il devrait ensuite partir en vacances «multigénérationnelles». Même l'arrière-grand-maman a envie de partir en caravane avec tous les Khadir, petits et grands. Où? Quelque part au Québec ou peut-être en Croatie.

Entre cela, Amir Khadir étant Amir Khadir, il entend bien participer à quelques manifestations et gardera notamment un oeil sur celles liées aux gaz de schiste.

Comme le député de Québec solidaire vient tout juste d'avoir 50 ans, il juge que c'est un bon moment pour lire L'éloge de la vieillesse, de Hermann Hesse.

Plusieurs tournées dans des associations régionales sont aussi à son programme estival, au cas où des élections seraient déclenchées plus tôt que prévu.

Et s'il y a urgence - des développements dans le dossier de Nathalie Morin, coincée avec ses enfants en Arabie Saoudite - Amir Khadir verra ce qu'il peut faire. - Louise Leduc

Louise Harel, chef de l'opposition officielle à la Ville de Montréal

Au moment où nous avons demandé ce qu'elle ferait de son été, Louise Harel, chef de l'opposition officielle à la Ville de Montréal, était déjà en vacances à Copenhague avec son conjoint.

«Je ferai une grande visite du Danemark et j'irai également en Suède. C'est passionnant de voir des villes qui fonctionnent avec des transports en commun hyperperformants», nous écrit-elle.

Depuis 20 ans, Mme Harel participe à un programme d'échange de voiture et de maison - elle prête les siennes, on lui en prête à l'étranger - un système qui lui plaît énormément. «J'ai visité la France avec les petits-enfants, la Virginie, l'Italie avec les amis, l'Irlande, la Catalogne, le Pays basque et maintenant la Scandinavie. Cela a toujours été un grand succès», dit-elle.

Jusqu'ici, elle a lu en vacances L'enfant allemand, «que m'a recommandé Françoise Careil de la librairie du square Saint-Louis. J'aime tout ce qu'elle me conseille».

Mme Harel s'est aussi apporté du Michel Houellebecq, soit La carte et le territoire. Elle continuera d'avoir des nouvelles du Québec puisqu'en Scandinavie, elle est branchée sur la radio de Radio-Canada que reçoit sa famille d'échange, en plus de regarder tous les jours ce qui se dit que les sites internet du Devoir et de La Presse. - Louise Leduc