Seulement deux jurés ont été trouvés, mercredi, deuxième jour de la sélection du jury qui devra décider du sort de Luka Rocco Magnotta, accusé du meurtre de Jun Lin. À venir jusqu'ici, sept jurés ont été choisis. M. Magnotta assiste au processus, mais il somnole la plupart du temps.

Pour vérifier l'impartialité et les capacités des jurés, on leur pose des questions : «Vous êtes-vous fait une idée sur la culpabilité de M. Magnotta ? Seriez-vous capable de mettre votre idée de côté pour juger selon la preuve ? Avez-vous vu la soi-disant vidéo du meurtre qui aurait été commis par M. Magnotta ? Seriez-vous capable de regarder des images crues horribles et potentiellement choquantes». D'autres questions leur sont posées pour évaluer leur bilinguisme.

Plus vite que prévu

Malgré ces nombreuses questions, l'exercice va beaucoup plus rondement que prévu. Depuis mardi, il faut suspendre l'audience plus tôt en avant-midi, et en après-midi, parce qu'il ne reste plus de candidats. Seulement 24 personnes sont appelées à se présenter chaque jour, soit 12 le matin, et 12 l'après-midi. Hormis de rares exceptions, les candidats sont parfaitement bilingues et prêts à agir comme juré. Certains manifestent même un vif intérêt. Le juge Cournoyer a demandé à ce qu'on augmente le nombre de candidats à partir de jeudi, mais il n'est pas certain que ce sera possible.

Il est à noter qu'en réalité, ce sont neuf jurés qui ont été choisis, depuis mardi. Les deux premiers agissent comme scrutateurs, et ne resteront pas pour le procès. Leur tâche consiste à décider si les candidats sont acceptables, tant au niveau de l'impartialité que du bilinguisme. La réponse finale appartient cependant aux avocats des deux parties. Ce sont eux qui, conjointement, décident qui ils prennent comme jurés. Chaque avocat a droit de refuser 24 candidats, sans donner de raison. 

Rappelons que M. Magnotta est accusé du meurtre prémédité de Jun Lin, et d'outrage à son cadavre, de production de matériel obscène, d'utilisation de la poste pour le diffuser, et harcèlement envers le premier ministre Stephen Harper et les membres du Parlement. Les crimes allégués sont survenus le 25 mai 2012. 

La salle d'audience

Mercredi, les médias ont pu filmer la salle d'audience où se tiendra le procès de M. Magnotta. Il s'agit d'une de ces salles remodelées qui s'attirent des critiques autant des avocats, des juges, que du public. Une grande partie de la salle est occupée par un immense box vitré conçu pour accueillir plusieurs accusés, mais qui n'en accueille la plupart du temps qu'un seul, comme dans le cas de M. Magnotta. 

D'autre part, les témoins sont loin du jury, tout comme les avocats. Il arrive que les avocats quittent leur place au moment de plaider, pour s'avancer plus près des jurés. 

En ce qui concerne le public, il ne reste presque plus de place pour lui. Dans le cas du procès de Magnotta, c'est encore plus réduit, puisqu'un caisson a été aménagé dans la salle pour l'interprète, ce qui ne laisse que 13 places pour le public. Trois sont réservées pour la famille de la victime et de l'accusé, cinq aux journalistes et cinq au public. Le procès sera toutefois retransmis par vidéo dans une salle de débordement. 

Les jurés choisis : 

Juré no 1 : Femme, analyste dans les pièces d'auto. 

Juré no 2 : Femme, assistante gérante dans une entreprise de télécommunications.

Juré no 3 : Homme qui travaille dans l'entretien ménager.

Juré no 4 : Programmeur.

Juré no 5 : Femme, courtière d'assurances.

Jurée no 6 : Femme, relations publiques et traductrice.

Jurée no 7 : Homme, professeur à l'université.

PHOTO SIMON GIROUX, LA PRESSE

La salle d'audience du palais de justice de Montréal où se tiendra le proces de Magnotta.