L'avocat du présumé meurtrier Luka Rocco Magnotta, Me Luc Leclair, a déposé une requête à la Cour du Québec afin d'exclure le public et les journalistes de l'enquête préliminaire, qui se tiendra au palais de justice de Montréal le 11 mars.

«Le juge n'a pas le choix d'octroyer une demande de non-publication lors d'une enquête préliminaire, si l'accusé en fait la demande. Ici, on va encore plus loin. On veut exclure le public de la salle d'audience. Les journalistes ne pourront pas être présents pour prendre des notes, a expliqué Me Mark Bantey, qui représente plusieurs grands médias, dont La Presse. La présence des journalistes à l'enquête préliminaire les aide souvent à mieux comprendre le procès qu'ils vont couvrir par la suite. La demande des avocats de la défense est ici complètement inusitée», a-t-il dit.

Magnotta, âgé de 29 ans, est accusé d'avoir tué et démembré Lin Jun, un étudiant d'origine chinoise de l'Université Concordia. D'autres chefs d'accusation pèsent aussi contre lui, notamment la diffusion de matériel obscène, d'outrage à un cadavre, de corruption de moeurs et de harcèlement criminel contre le premier ministre Stephen Harper.

Chasse à l'homme mondiale

Le 29 mai dernier, le torse de la victime avait été retrouvé dans une valise au milieu des déchets qui se trouvaient dans la cour de l'immeuble où habitait Magnotta, dans l'arrondissement Côte-des-Neiges, à Montréal. Les mains et les pieds de la présumée victime avaient par la suite été retrouvés à Vancouver et à Ottawa, envoyés par la poste, et sa tête aux abords d'un étang du parc Angrignon, dans le sud-ouest de Montréal.

Magnotta a été arrêté par la police dans un café internet de Berlin, en Allemagne, le 4 juin dernier. Il a été rapatrié à Montréal le 18 juin à bord d'un avion militaire canadien.

En juin, il a plaidé non coupable lors de sa comparution par vidéoconférence. Habillé de beige, l'accusé a affiché un air serein et n'a parlé qu'une seule fois, en répondant à son avocat qui lui demandait de l'appeler en soirée. «OK», a-t-il répondu.

Me Luc Leclair, qui représente Magnotta, n'a pas demandé une évaluation psychiatrique de son client afin de déterminer s'il est apte à subir son procès. Celui qui est surnommé par plusieurs le «démembreur» a demandé à subir son procès devant juge et jury, pour l'ensemble des chefs d'accusation.