L'enquête préliminaire de Luka Rocco Magnotta, accusé d'avoir assassiné et démembré l'étudiant Lin Jun au printemps dernier à Montréal, commencera le 11 mars, mais s'annonce plus longue que prévue.

> Notre dossier sur l'affaire Magnotta

C'est ce qui se dégage de la conférence préparatoire qui se tenait mercredi après-midi au palais de justice de Montréal. Le longiligne et frêle accusé, vêtu d'un chandail noir avec rayures de couleurs, est resté impassible pendant les 35 minutes qu'a duré l'exercice. Dès le début, Me Luc Leclair, un des avocats de l'accusé, a demandé et obtenu une ordonnance de non publication qui interdit de dévoiler la preuve.

Par la suite, dans le cadre de leurs discussions avec la juge Lori-Renée Weitzman, les avocats ont retenu neuf jours supplémentaires en juin pour boucler l'enquête préliminaire, car il n'est pas certain que les deux semaines réservées en mars seront suffisantes. Le procureur de la Couronne Louis Bouthillier pensait avoir une quinzaine de témoins, mais il pourrait en avoir encore plus.

L'enquête policière se poursuit en Europe, et certains témoins pourraient venir d'outre-mer ou témoigner par vidéo-conférence. La Couronne compte aussi présenter des témoins experts, notamment un pathologiste, un biologiste et un expert dentaire. Le procès se déroulera en anglais, puisque l'accusé est anglophone, mais certains témoins témoigneront en français. Des interprètes seront donc requis.

Originaire de l'Ontario, Luka Rocco Magnotta résidait dans un petit logement de Côte-des-Neiges au moment des crimes qui lui sont reprochés. Il est accusé du meurtre prémédité de l'étudiant Lin Jun, d'outrage à son cadavre, de production et distribution de matériel obscène, d'avoir utilisé la poste pour distribuer du matériel obscène et de harcèlement contre le Premier ministre Stephen Harper et des membres du gouvernement.

Rappelons que des parties du corps de la victime avaient été acheminées à des bureaux des Conservateurs et des Libéraux, de même que dans des écoles en Colombie Britannique. Introuvable, M. Magnotta avait été la cible d'une chasse à l'homme à l'échelle internationale en mai dernier. Il avait été arrêté dans un café internet de Berlin en Allemagne, au début juin.

Deux procureurs de la Couronne d'expérience avaient été affectés au dossier de M. Magnotta, soit Hélène Di Salvo et Louis Bouthillier. Me Di Salvo ne pourra plus s'occuper du dossier, puisqu'elle a été nommée juge à la Cour supérieure en décembre. Me Bouthillier accomplira la tâche seul lors de l'enquête préliminaire, a-t-on appris aujourd'hui.