Quand il a envie de se faire plaisir, John* quitte sa maison, en Ontario, et saute dans sa voiture pour s'offrir quelques prostituées à Montréal. Du point de vue de cet habitué, la métropole québécoise est un « paradis » sans égal ailleurs en Amérique du Nord.

« Montréal est une destination sexe. Pas seulement pour les escortes, mais pour les clubs de danseuses, les clubs échangistes, etc. De l'extérieur, on voit facilement le monde du sexe comme un trait dominant de la ville. »

John a découvert le monde des escortes montréalaises en 1999. Depuis, il a englouti des sommes faramineuses dans cette industrie souterraine. Et il n'est pas le seul. « Aux États-Unis et au Canada, j'ai plusieurs amis et connaissances qui se rendent à Montréal strictement pour cela. »

Ils choisissent la métropole pour sa réputation d'ouverture, mais surtout pour ses prix abordables, comparés à ceux de New York, Toronto ou Vancouver. L'offre étant abondante, « la compétition est forte entre les agences d'escortes », explique John.

Sur le site Montreal Escort Review Board (merb.ca), des centaines de clients critiquent les escortes montréalaises comme s'il s'agissait de films ou de restaurants. Ils leur accordent des notes en fonction de la beauté de leur visage, de leurs mensurations, ou des actes sexuels qu'elles sont prêtes à accomplir. Celle-ci permet d'embrasser. Celle-là accepte les « bbbj » (pour bareback blowjobs, des fellations sans condom).

La réputation de Montréal attire des Américains comme Dave, un « chrétien libéré » de Phoenix, qui semble convaincu que les Québécoises se prostituent par choix - ou même par plaisir - et non pour subvenir à leurs besoins.

Sur son site, Sexwork.com, Dave passe en revue les meilleures villes du monde pour fréquenter des prostituées. Entre Montréal et Bangkok, il conseille aux Américains de choisir la première. « Je veux vraiment retourner en Thaïlande, mais Montréal est tout simplement plus pratique pour des visites plus fréquentes ! »

*Nom fictif.