Le juge André Vincent de la Cour Supérieure a refusé ce matin de libérer Leonardo Rizzuto, mais a accepté de libérer Stefano Sollecito, sous fortes conditions, en attendant la suite des procédures entamées contre eux.

En raison d'un interdit de publication, la preuve exposée à l'enquête sur remise en liberté des deux hommes ne peut être dévoilée, mais le juge Vincent a conclu que Sollecito a démontré qu'il serait présent en cour, que sa libération ne nuira pas à la sécurité du public et que la confiance de ce même public envers l'administration de la justice ne serait pas minée.

Le magistrat ordonne à Sollecito de verser un dépôt ou une garantie hypothécaire (à confirmer) de 300 000 $, de demeurer à la même adresse, de remettre son passeport si cela n'est pas déjà fait, et de ne pas posséder ni arme ni téléphone.

Il lui est également interdit de communiquer avec les coaccusés Leonardo Rizzuto, Loris Cavaliere, Gregory Woolley et Dany Cadet. Il ne peut non plus communiquer avec les individus suivants, considérés par la police comme étant liés au crime organisé : Nicola Spagnolo et son père Vincenzo, Vito Salvaggio, Stephen Fedele, Antonio Mucci, Erasmo Crivello, Marco Pizzi, Liborio Cuntrera, Gianpietro Tiberio, Davide Barberio, Salvatore Cazzetta, Salvatore Brunetti et les frères Salvatore et Andrew Scoppa.

Leonardo Rizzuto, fils cadet du défunt parrain de la mafia montréalaise Vito Rizzuto, et Stefano Sollecito, fils d'un ancien lieutenant de la mafia Rocco Sollecito tué à Laval à la fin mai, sont détenus depuis l'opération Magot qui a décapité le crime organisé montréalais le 19 novembre dernier.

Les deux hommes sont accusés de gangstérisme et de complot pour trafic de cocaïne, mais Rizzuto fait également face à des chefs de possession d'arme et de possession de cocaïne.

Après avoir subi un premier échec pour obtenir leur liberté en Cour du Québec en mars dernier, ils s'étaient adressés à la Cour Supérieure en présentant de la nouvelle preuve dont on ne peut dévoiler la teneur en vertu d'un interdit de publication.

Les deux hommes étaient considérés par la police, jusqu'à tout récemment du moins, comme les nouveaux chefs du crime organisé traditionnel italien de Montréal qui avaient pris la relève de Vito Rizzuto après la mort naturelle de ce dernier en décembre 2013.

PHOTO OLIVIER PONTBRIAND, ARCHIVES LA PRESSE

Stefano Sollecito, derrière ses lunettes fumées, lors des funerailles de Marco Campellone, le 29 septembre 2015.

PHOTO ARCHIVES LA PRESSE

Le mafieux Stefano Sollecito.