Pietro D'Adamo, un individu du sud-ouest de Montréal lié à la mafia italienne et au crime organisé irlandais, a été libéré d'office la semaine dernière, mais son futur employeur suscite toujours bien des interrogations.

D'Adamo, 43 ans, a été condamné à six ans et demi de prison après l'opération Colisée pour avoir fait partie d'un groupe qui voulait importer 300 kilos de cocaïne à Montréal. Fait à noter, des membres du groupe étaient de grands amateurs de baseball et jouaient dans une ligue. Les enquêteurs de la GRC et du SPVM affectés à l'opération Colisée avaient alors infiltré leur équipe grâce à un agent civil, un joueur semi-professionnel d'un pays du sud retranché du camp d'entraînement des défunts Expos de Montréal.

Lorsqu'un individu est libéré après avoir purgé les deux tiers de sa peine, comme D'Adamo, les commissaires aux libérations conditionnelles peuvent lui imposer des conditions particulières. Dans sa décision rendue le 12 décembre, le commissaire Steven Dubreuil interdit à D'Adamo de fréquenter les bars et les individus ayant des antécédents criminels et liés au crime organisé. Il l'oblige aussi à occuper un emploi. 

Toutefois, M. Dubreuil s'interroge sur le futur lieu de travail choisi par D'Adamo. L'un des propriétaires de cet employeur potentiel possède en effet un casier criminel et les bureaux sont situés à proximité du lieu où un associé de M. D'Adamo a été assassiné, faisant ainsi craindre pour sa sécurité. Même au pénitencier, D'Adamo a été vu en compagnie d'individus liés au crime organisé, selon les renseignements à son dossier, et son agent de libération souhaiterait qu'il se trouve un autre travail. Le commissaire Dubreuil s'en remet à la décision de cet agent de libération.

Importation de drogue

D'Adamo et ses complices avaient tenté d'importer les 300 kilos de cocaïne dans des barils doublés de plomb pour échapper aux appareils de détection des douanes. Les enquêteurs avaient trouvé une partie de la drogue et vidé les barils, qui ont poursuivi leur chemin jusqu'à un entrepôt que possédait Richard Griffin, un membre du défunt gang de l'Ouest, à Boucherville. Lorsque les importateurs se sont rendu compte que la drogue avait disparu, ce fut la panique sur les lignes téléphoniques que les enquêteurs écoutaient discrètement. Griffin aurait aussi vraisemblablement été arrêté dans cette affaire s'il n'avait pas été tué en 2006.

D'Adamo était un proche de Jamie Laramée, membre du crime organisé irlandais assassiné cet été avec son frère Cody dans un bar de l'arrondissement de LaSalle dans la foulée d'un conflit spontané avec un suspect toujours recherché.

En 1999, D'Adamo avait été condamné avec Laramée pour l'homicide involontaire d'un homme battu pour une affaire de dette de drogue. D'Adamo avait écopé d'une autre peine fédérale pour une affaire de trafic de drogue qui remonte à 1992.