Le maire Gilles Vaillancourt n'avait pas le choix. Sa démission était attendue et, à l'évidence, souhaitée par le gouvernement Marois. Québec ne prévoit toutefois pas faire de geste particulier pour surveiller les deux villes aux administrations désormais décapitées, Montréal et Laval.

En fin d'après-midi vendredi, le ministre des Affaires municipales, Sylvain Gaudreault, a soutenu que «c'est la meilleure décision qui pouvait être prise», tant pour le maire que pour la population lavalloise. Avec les perquisitions des dernières semaines, «M. Vaillancourt avait un poids important, une pression sur les épaules», a-t-il dit. À la suite du départ des maires de deux des villes les plus importantes, le Québec vit «une situation inusitée, la première et la troisième ville en terme de population se trouvent dans une situation déplorable», a-t-il convenu.

Il a promis que Québec allait «tout faire pour accompagner Laval dans ses projets». «Ce n'est pas parce que le maire démissionne que la ville est paralysée», a-t-il insisté. Comme à Montréal, le conseil municipal nommera un maire et un conseil exécutif de transition en vigueur jusqu'aux élections de novembre 2013.

Il a refusé du même coup de nommer un «observateur» au conseil municipal de Laval, comme le lui permet la loi. «Il y a un conseil en fonction, je n'ai pas à intervenir dans sa composition», a expliqué M. Gaudreault.

De son côté, Jacques Duchesneau de la Coalition avenir Québec, juge toutefois qu'«il est impératif que le gouvernement du Québec envoie un observateur indépendant à Laval. La situation de Laval justifie encore plus cette solution, car l'administration du parti PRO des Lavallois ne fait face à aucune opposition au conseil municipal».

Tout de suite après l'annonce du maire de Laval, le ministre responsable de la métropole, Jean-François Lisée, s'est dit heureux de voir M. Vaillancourt rendre les armes. «Il devait s'extraire personnellement pour le bien de Laval. Il a pris une bonne décision, dans l'intérêt des Lavallois». C'est, a-t-il insisté, «la situation» et non le gouvernement lui-même qui a exercé une pression sur le maire de Laval.

Selon Amir Khadir, de Québec solidaire, qui avait attaqué l'administration Vaillancourt dès 2009, le maire «a fait ce qu'il aurait dû faire depuis longtemps. On peut souhaiter que ce départ marque la fin d'une époque où des élus pouvaient se comporter en petits monarques et trafiquer l'influence, où des firmes de génie et d'avocats pouvaient organiser des élections, le tout sans craindre de conséquences».

Au Parti libéral, on s'est contenté vendredi d'une déclaration écrite. Selon Marc Carrière, critique en matière d'affaires municipales, le maire Vaillancourt a pris «une décision sage et raisonnée pour assainir l'environnement politique et l'environnement de l'administration publique de la ville».