Le Bloc québécois appuiera une motion sommant son député Serge Ménard de venir expliquer en comité parlementaire, à la suite de ses allégations du début de la semaine.    

M. Ménard a révélé avoir refusé une enveloppe contenant 10 000 $ qui lui avait été offerte par le maire de Laval, Gilles Vaillancourt, alors qu'il était candidat péquiste à une élection complémentaire en 1993.

 

Les conservateurs demandent que le bloquiste vienne expliquer son silence, lui qui n'avait rien révélé de cet incident depuis 17 ans, une période au cours de laquelle il a occupé les postes de ministre de la Justice et de la Sécurité publique à Québec.

Le chef du Bloc Québécois a rappelé, vendredi, que M. Ménard s'était engagé, depuis ses révélations, à collaborer avec les instances qui le lui réclameraient. Il sera donc présent au comité de l'éthique, si la motion est adoptée et qu'il est officiellement invité.

«Il a dit qu'il commenterait devant toutes les instances. S'il commençait par refuser et ne pas témoigner devant une instance, il renierait ce qu'il avait dit. Ce n'est pas son genre», a commenté Gilles Duceppe, qui était de passage à Québec.

Son leader parlementaire, Pierre Paquette, s'est quant à lui dit convaincu, à sa sortie des Communes à Ottawa, que son collègue avait déjà dit toute la vérité et que rien de nouveau ne ressortirait d'une comparution devant le comité. Mais comme la demande a été faite, le Bloc y acquiescera, a-t-il affirmé.

Les membres du comité seront invités à se prononcer sur la motion des conservateurs à l'occasion d'une réunion ultérieure. La prochaine rencontre se déroulera mardi, mais le vote n'est pas encore prévu à l'horaire.

Jusqu'à présent, seuls les libéraux se sont opposés à la venue de M. Ménard au comité de l'éthique, estimant que le groupe de députés avait mieux à faire de son temps que d'étudier un événement qui s'est déroulé il y a plus de 15 ans, alors que M. Ménard n'était même pas en politique fédérale.

Quant au maire de Laval, Gilles Vaillancourt, les députés fédéraux ne voient pas, pour le moment, l'utilité de le convoquer à son tour devant le comité de l'éthique.

L'objectif du témoignage de M. Ménard est d'abord d'exposer les raisons pour lesquelles le bloquiste n'a pas cru bon de dénoncer les événements au moment où ils se sont produits, ont fait valoir les différentes formations politiques.

Le maire Vaillancourt a vivement démenti les allégations de M. Ménard, menaçant le bloquiste de poursuite s'il ne retire pas ses propos. Le député fédéral de Marc-Aurèle-Fortin a cependant maintenu ses allégations, dans une déclaration écrite cette semaine.